Catamaran est un mot qui manque de suite dans les idées. (Pourquoi me vient ce mot-là ? Aucune idée). Il commence comme cataclysme ou catastrophe, et puis crac vire de bord avec une totale désinvolture. C'est un mot qui fait douter de sa santé mentale.
« C'est la cata on entre dans le cyclone … » s'exclame le skipper affolé.
La réponse de son compagnon de galère « Trop marrant ! » signera sa dérive mentale façon bateau ivre.
Mais je psychologise, j'anthropomentalise abusivement. Un mot n'est qu'un mot, une entité grammaticale, et doit être envisagé uniquement comme tel.
Disons alors simplement que catamaran est un mot-oxymore.
Quel rapport entre l'oxymore et la prafitude, autrement dit la nonchalance ?* (Pourquoi me vient cette question ? Par suite dans les idées sans doute) (Un coup de Surmoi ? Parce que maintenant faut que je trouve une réponse).
Alors voyons. Le prafiteur dit : le chaud peu me chaut, le froid peu m'effroie.
L'oxymorien dit : voilà du chaud, voilà du froid. Le mitigé ? Connais pas.
Autrement dit quand la nonchalance cherche l'équilibre et la moyenne, l'oxymore choisit le choc des extrêmes.
Catamaran est un mot-oxymore, mais chaland est-il un mot nonchalance ? On peut le dire, même si ça bouscule la logique verbale. Car dans la réalité, tandis que le catamaran est ballotté sur les vagues des océans, le chaland se la coule douce sur de paisibles canaux.
Outre les mots oxymores ou nonchalants, on trouve dans le domaine de la flotte des mots carrément vagues.
Paquebot. On a envie de lui dire : « OK, soit. Mais alors quoi en plus ? »
Esquif. « Est-ce kif ou n'est-ce pas kif, voilà la question » ...
Y a du vague à l'âme shakespearo-spinoziste dans l'air ou je m'y connais pas, non ?
Enfin il en est qui nous confrontent à un possible débordement d'angoisse.
Exemple embarqué sur un canot, si jamais on est anglophone, on se désolera de son impuissance face aux éléments déchaînés.
Sur un radeau comment ignorer l'imminence de la submersion ?
Et quand le naufrage se précisera, il ne restera plus qu'à s'escrimer en vain à signaler son frêle youyou à un horizon désespérément vide ...
*cf(2)
Commentaires
Waouh, ça divague drôlement par ici.