Avec le chap 12, le dernier avant la conclusion du chap 13, Freud aborde un thème qui lui est cher, la place du sexuel dans le mécanisme de refoulement.
« L'analyse montre que de très nombreux autres rêves* qui dans leur contenu manifeste ne permettent pas d'identifier quoi que ce soit d'érotique, sont démasqués par le travail d'interprétation comme des satisfactions de désir de nature sexuelle. »
(Sigmund Freud Sur le rêve chap 12)
Pourquoi cette occurrence importante du sexuel dans le rêve ?
« Pour éclairer ces données que la théorie ne permet pas de postuler, on signalera qu'aucun autre groupe de pulsions n'a connu du fait de l'éducation à l'existence civilisée une répression aussi vaste que précisément celui des pulsions sexuelles, mais aussi que chez la plupart des êtres humains les pulsions sexuelles sont celles qui s'y entendent le mieux à se soustraire à la domination par les plus hautes instances psychiques. »
On peut ajouter, ceci découlant de cela : car il y a des chances que ce soit la répression qui ait favorisé l'ingéniosité à contourner ces plus hautes instances psychiques.
L'éducation à l'existence civilisée amène à un autre must freudien, celui de l'existence d'une sexualité infantile, ignorée ou niée avant lui.
« Depuis que nous avons appris à bien connaître la sexualité infantile, si insignifiante, souvent, dans ses expressions et régulièrement négligée et mal comprise, nous sommes autorisés à dire que tout homme civilisé ou presque a conservé sur tel ou tel point la configuration infantile de la vie sexuelle, et nous comprenons ainsi que les désirs infantiles de nature sexuelle refoulés constituent les forces motrices les plus fréquentes et les plus fortes impliquées dans la formation des rêves. »
*Autres que les rêves explicitement érotiques, qu'il a mentionnés auparavant, en signalant qu'ils présentent parfois des singularités bizarres qui évoquent ce qu'on appelle l'univers de la perversion. (Rappelons que Freud entend essentiellement par perversion le fait d'érotiser d'autres éléments que les organes sexuels au sens strict : ex le fétichisme, concernant une partie du corps « neutre » ou un objet)