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Blog - Page 425

  • Robert et moi

    Gai (du gotique *gâheis : rapide, vif.)

    Quand y a écrit * devant un mot chez les étymologistes, c'est pour signaler qu'ils sont pas sûr que le mot ait existé sous cette forme mais qu'on va faire comme si. On ne peut que saluer leur précision & probité, qualités si peu répandues à bien y songer.

    1 (êtres vivants) Qui a de la gaieté : allègre, content, enjoué, espiègle, folâtre, gaillard, guilleret, hilare, jovial, joyeux, mutin, réjoui, rieur, souriant.

    Spéc. Dont la gaieté provient d'une légère ivresse : éméché, gris, pompette.

    2 (choses) Qui marque de la gaieté, où règne la gaieté : épanoui, animé, drôle, folichon.

    3 Qui inspire de la gaieté : amusant, comique, divertissant, drôle, riant, vif, encourageant, réjouissant.

    4 (francisation graphique de gay) Homosexuel

    Contraires 1 Triste. 2 Ennuyeux, sérieux, sombre. 3 Attristant, décourageant, désolant.

    Gaieté : État ou disposition d'une personne animée par le plaisir de vivre.

     

    Cette dernière définition elle donne vraiment envie je trouve. Ah Robert ! Que ferions-nous sans toi ? Pour ma part je le proclame ici devant témoins, t'es pas rien qu'un rabat-joie, et tu n'es pas pour rien dans mon plaisir de vivre.

    Cela dit je dois confesser que dans la quantité de synonymes déversés, aucun ne me plaît vraiment. Allègre par exemple, d'accord alegria samba salsa tout ça mais quand même ça rime avec aigre ou vinaigre. Et guilleret avec couperet, folichon avec cornichon. Non ?

     

    Théorème son mot à dire :

    Inutile d'être un vieux de l'Académie Française pour jouer avec un dictionnaire.

    Scolie :

    Euh en fait je suis prise d'un doute hyperbolique qui me fait envisager qu'il y ait à l'Académie Française des vieux moins vieux que moi, si ça se trouve.

    Lemme 1 :

    Une femme a toujours à faire davantage ses preuves qu'un homme.

    Lemme 2 :

    Donc elle n'a droit à l'épée et à l'habit vert que nettement plus tard qu'un homme, toutes choses égales par ailleurs.

    Et donc corollaire il fallait que ce soit dit :

    A l'Académie ces dames sont toutes plus vieilles que moi y a des chances. Ce qui me console de ne pas y être. Pas encore.

     

  • Anna et moi

    « Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses le sont chacune à leur façon. »

     

    Pas mal, hein, cette phrase ? Personnellement je ne me serais pas vue écrire Anna Karénine, j'aime mieux les trucs un peu plus courts. Bon et puis d'accord je maîtrise moins bien que Tolstoï, outre le russe, les intrigues complexes et la multiplicité des personnages. Disons que j'en aurais fait une nouvelle.

     

    Pourquoi je disais ça ? Ah oui

     

    Théorème romanrusse :

     

    Les vieillesses malheureuses se ressemblent toutes ; les vieillesses heureuses le sont chacune à leur façon.

     

    Scolie 1

     

    Reste plus qu'à trouver ma façon.

     

    Scolie 2

     

    C'est pas le plus coton.

     

    Scolie 3

     

    à l'attention du lecteur attentif : c'est vrai j'ai dit qu'il n'y avait pas de vieillesse « heureuse », mais possiblement « gaie ».

    Je maintiens, je préfère le mot gai.

     

    Corollaire :

     

    Mais qui suis-je pour corriger Tolstoï ?

     

     

     

     

     

     

     

  • Le gai vieillir

    Depuis que je me suis fatigué de chercher, j'ai appris à trouver dit Nietzsche dans Le gai savoir. Une phrase après tout par laquelle on pourrait définir entre autres choses la vieillesse.

    Raison pour laquelle il me prend de parler de « gai vieillir ».

    Attention. Gai mais pas gaga. Nuance. Car gai ne signifie pas heureux.

    La vieillesse c'est comme l'amour d'Aragon : il n'y en a pas d'heureuse. Entendons d'un bonheur qui soit que du bonheur, parfait, sans mélange. C'est comme plein d'autres choses, la maternité ou la paternité, la création. Comme la vie en fait. Vie heureuse, malheureuse ... Il y a la vie c'est tout.

     

    Mon propos n'est donc pas ici de bavasser baba gaga, style « enfin le bel âge, j'aurais dû me faire vieille plutôt ». De vous infliger le topo publicitaire à glisser pour supplément d'âme dans une brochure pour avant-dernière demeure de seniors friqués. Ce genre de complexe mi-hôtelier mi-hospitalier où vieilles et vieux, le cheveu aussi argenté que le portefeuille, gymdoucent et stretchinguent dans l'eau tiédasse d'une piscine, scrabblablatent en buvant une tisane tiédasse itou, se farcissent des exercices de mémorisation rasoir contre le ratiboisement de leur mémoire – salaud d'Alzheimer.

    Des vieux qui ont à leur service pour tout ceci, et plus tard pour les torcher, des jeunes non argentés pas que capillairement, qui acceptent de sortir des statistiques du chômage en échange de stages ou de missions. Il faut bien survivre. Pour vivre sa vie, sa vraie vie, on verra plus tard. Quand on sera vieux ? Non, je rigole, eux la retraite dorée ils connaîtront pas (quoique, sait-on jamais). Pourquoi ne les nomme-t-on pas minors, au fait ?  

     

    Mais bref, laissant à votre entière initiative et responsabilité la réflexion économico-sociologique, pour ma part je m'en vais simplement vous dire comment vieillissante je découvre la vieillesse. Découvrir je dis bien, avec les connotations pionnières que cela suppose. J'ai ma vieillesse devant moi, alors que le reste est derrière, confit en souvenir ou effacé par l'oubli. Passé.

    Théorème puéril :

    Ma vieillesse aujourd'hui est plus neuve que mon enfance.

     

    Démonstration.

    Tout ce qui est aujourd'hui est plus neuf que ce qui était hier. Et a fortiori avant-hier, ce qui est le cas de mon enfance.

    Or ma vieillesse est aujourd'hui.

    Donc.

    Voilà.

    Na.