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Pas capital (3)

 

 

Le chapitre 20 du livre I des Essais a pour titre Que philosopher c'est apprendre à mourir

 

Pas franchement vendeur. Encore un qui n'aurait pas été foutu d'avoir sa Rolex à 40 ans, dirait le grand philosophe Séguéla.

Quoique. Pas vendeur, faut voir. C'est un titre qui se prête partiuclièrement au jeu de Belle Marquise vos beaux yeux : Que mourir c'est apprendre à philosopher, qu'apprendre c'est mourir de philosopher …

Qu'est-ce qu'on s'amuse. Pas sans rapport avec la différence entre l'optimiste et le pessimiste, vous connaissez ? L'optimiste trouve que la situation est grave, mais pas désespérée. Le pessimiste trouve que la situation est désespérée, mais pas grave. Montaigne est-il pessimiste ou optimiste ? (Pour un débat entre Alphonse Allais et Archibald Haddock)

 

Bref, je voulais vous citer ces phrases du chapitre, où Monsieur des Essais formule un non-capitalisme version existentielle.

 

Où que votre vie finisse, elle y est toute. L'utilité du vivre n'est pas en l'espace, elle est en l'usage : tel a vécu longtemps, qui a peu vécu ; attendez-vous y (allez-y à fond) pendant que vous y êtes. (…) Un petit homme est un homme entier, comme un grand. Ni les hommes ni leur vie ne se mesurent à l'aune.

 

D'où la devise à opposer au totalitarisme marchand qui règne sur nous corps et biens (et états d'âme pour ceux qui en ont) : l'aune y soit, mal on pense.

 

Dans la peinture chinoise (encore la Chine ...), il y a le concept de l'unique trait de pinceau. Ce concept ne considère pas la valeur particulière du trait, couleur, forme etc. Il vaut en tant que matérialisation de la fonction « peindre ». Ainsi, d'une certaine manière, chaque trait est homogène à tout le tableau, et tous les traits, pour différents qu'ils soient, sont l'unique trait. Peu importe alors la quantité de traits de pinceau, ni sans doute leur qualité, ni leur agencement plus ou moins réussi. Dès le premier trait, l'art de peindre est là, absolu, unique.

 

Du côté de chez Spinoza (encore le Spin ...) ça donne :

Perfection et imperfection ne sont donc, en vérité, que des manières de penser, à savoir, des notions que nous forgeons habituellement du fait que nous comparons entre eux des individus de même espèce ou de même genre : et c'est pour cette raison que j'ai dit plus haut que quant à moi, par réalité et par perfection j'entends la même chose.

(Ethique, Préface de la partie IV)

A suivre

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