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Calendrier

Un calendrier n'est pas sans rapport avec un dictionnaire, ils ont en commun le côté déclinaison de paradigme. Celui de l'alphabet pour le dico, celui de l'organisation de l'année, du mois, de la semaine, pour le calendrier. La différence, c'est que la « définition » est beaucoup plus succincte dans le calendrier : lundi ou mardi, le 12 ou le 13, février ou mars. Juste une base sur laquelle va se construire le jour en question. Le calendrier pose le cadre, et la vie crée le tableau. Voilà pourquoi les calendriers sont si poétiques et offrent un tel champ à l'imagination, au désir comme à la crainte.

 

Ce qui nous amène à remarquer, du point de vue psychologique, que le calendrier est un objet d'élection pour les névrosés obsessionnels dont je me flatte d'être. Vous savez, ces gens qui savent dire « on s'est rencontré un lundi, il y avait du vent, vous portiez une robe blanche et moi une chemise bleue (ou l'inverse) », ces gens en qui se gravent les dates et pour cette raison ont le sens des commémorations et des rites. Dans les types les plus marqués dont je me flatte d'être, on ira jusqu'à 1°collecter autant de calendriers que possible, à l'occasion des étrennes aux éboueurs, pompiers, facteurs etc. 2° accepter avec reconnaissance le calendrier publicitaire offert gracieusement par le commerçant dont vous êtes le client avéré, 3° barrer rituellement sur chacun de ces objets fétiches le jour qui vient de s'écouler.

Façon de l'inscrire au compte des jours de sa vie, et plus largement au compte des jours du monde en général ? Peut être que le calendrier, lors de ce rite, sert de silo symbolique où engranger la cueillette que l'on a fait du jour ? Le C de carpe diem rejoint celui de calendrier.

C'est aussi, admettons-le, une façon de charmer une certaine angoisse, barrer le jour équivalant en quelque sorte à se dire « jusqu'ici tout va bien »...

C comme Ciel me voici arrivée (ce n'était pas mon intention mais ...) à C comme Casser l'ambiance. Bon, C comme Ça suffit les Conneries.

 

Allons sur du plus cool, le calendrier révolutionnaire avec ses noms de mois poétiques et simples à la fois. Là par exemple on serait en pluviôse … Bon, OK, c'est pas le meilleur, mais on avouera d'une part que c'est pas faux, d'autre part que ça fait bien image. Tandis que février, faut tout le secours étymologique de Robert pour s'y intéresser. En outre si vous êtes lacaniens, vous me concéderez que février est un mot qui ne met pas de bonne humeur.

 

Mentionnons pour finir un usage sans conteste plaisant du calendrier, aller y chercher un prénom pour un personnage de roman ou de nouvelle. Plaisir semblable à celui des futurs parents à la recherche d'un prénom pour leur bébé. Cela dit de nos jours je doute que les jeunes parents cherchent dans le calendrier, ils vont plutôt sur internet j'imagine. Ou bien ils trouvent le prénom comme de tout temps on fait les meilleurs choix : par un coup de cœur.

 

 

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