On n'est jamais paranoïaque sans raison. La phrase citée la dernière fois est incluse dans le paragraphe Repérer les cellules d'un tableau, lui-même inclus dans le chap 19 intitulé A la découverte du tableur T., lui-même inclus dans N. (ici le nom d'un logiciel) pour les Nuls.
Vous ne voyez pas le rapport avec la paranoïa ?
Il me faut ici avouer que je n'ai pas la main verte avec les ordinateurs et ce genre de choses. Ils ont une méchante tendance à buguer avec moi, idem les montres à s'arrêter, les voitures à produire de drôles de bruits qui ne font pas rire. Si bien que j'ai développé à leur égard une sorte de phobie. Le moindre rapport avec eux prend des allures de trauma. C'est ainsi qu'un jour de crise avec mon traitement de texte (crise qui nous aurait menés à la rupture n'était ma graphomanie incurable qui, je le constatai en l'occasion, est désormais addict à l'objet ordinateur, incapable de se donner libre cours avec les bons vieux papier-crayon) je fis l'acquisition de N. pour les Nuls.
Cependant (et naturellement) ce ne fut pas ce livre qui résolut la crise, mais un être de chair et de sang du village voisin, ayant fait du secours aux nuls en ordi dans mon genre une occupation aussi prenante que lucrative.
Depuis il squatte sur une étagère de ma bibliothèque (non, pas le mec), plus précisément sur l'étagère dédiée à supporter les bouquins impossibles à regrouper avec d'autres dans un semblant de cohérence aussi minimal soit-il. Soit-il le semblant, sinon j'aurais dit soit-elle la cohérence, mais justement je suis cohérente, c'est donc bien le semblant qui est minimal, ce qui est logique car je suis nulle en communication.
Mais revenons à nos étagères. Le sort tomba donc sur celle de L'Hétéroclite Majeur, du Grand N'importe Quoi. Quand, les yeux fermés selon la règle que j'applique à la lettre, j'ai tâté ce livre, j'ai senti qu'il était couvert de poussière, et j'en ai déduit que je ne l'avais pas ouvert depuis longtemps, et donc qu'il se révélerait plein de surprises, idéal pour cette écriture de hasard.
Toutes les surprises ne sont pas bonnes.
Revenons donc à la paranoïa. Notre phrase révèle clairement qu'informatique peut rimer avec cadrage. Or de cadrage à procédure automatique il n'y a qu'un pas. Et à peine plus d'un pas, disons deux maxi, de procédure automatique à conformisme tueur de créativité. Cela dit je ne nie pas qu'un tableur soit utile. Encore que je ne sache pas vraiment à quoi ça sert. Mais il est vrai que je m'occupe assez peu de classements, comptes et autres sérieusitudes, me consacrant à des futilités inepties & inutilités telles que littérature ou philosophie.
Quant à la paranoïa développée par certains autour de l'informatique à cause d'éventuels espionnages par la NSA ou je ne sais quoi, je m'aperçois que j'en suis totalement exempte. Je le dis sans bravade ni fierté aucune ou aucunes si on préfère. C'est l'avantage de s'intéresser à des choses dont personne n'a rien à faire, et d'écrire à leur propos d'hasardeuses billevesées. Et d'ailleurs, Dieu me décode, je ne sais rien faire d'autre.