Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le club des cinq

« Ce sont les plus lointains qui paient pour votre amour du prochain ; et dès que vous êtes cinq réunis, il faut qu'il y ait quelque part un sixième qui meure. »

(Ainsi parlait Zarathoustra. De l'amour du prochain)

 

Terrible phrase, qui sonne comme une sentence. Phrase dont l'amertume glace le cœur. Phrase qu'on voudrait croire fausse, qu'on voudrait rapporter à la sensibilité d'écorché vif de Monsieur Nietzsche, à sa pente paranoïaque. L'ennui c'est qu'elle est vraie. En tout cas amplement vérifiée. Racismes, exclusions, bêtise et abjection. Boucs émissaires. Des autres trop autres (ou trop peu ?) désignés pour l'humiliation, le massacre. Fétichisme de la « proximité » ethnique, idéologique, religieuse : boue à cimenter les pires associations.

 

Bref ce genre de club des cinq incite irrésistiblement à dire avec Groucho Marx « je n'accepterais pas de faire partie d'un club qui m'admettrait parmi ses membres ». En revanche la place du sixième exclu mérite une toute autre considération. Elle est celle de la demande d'asile contre l'inhumain. Et par conséquent celle qui en appelle à l'effort surhumain vers la générosité humaine. La générosité (je parle toujours du sens fort et précis que lui donne Spinoza), elle qui sait surmonter le prochain et voir qu'il forme avec le lointain le même corps, le même être.

« L'avenir, le lointain, qu'ils soient la cause de ton aujourd'hui : en ton ami tu aimeras le surhumain qui est cause de toi.»

 

Un peu dense quand même comme formulation, compact, minéral, non ? Que voulez-vous, c'est le côté diamant brut que prend parfois le style de Nietzsche. Un peu gros caillou, mais toujours de si belle eau.

 

A part ça je parie que vous aussi vous vous demandez : pourquoi 5 (et pas 3 ou G8 ou G20) ? Va savoir. Qu'est-ce qui est 5 ? Les 5 doigts de la main ? Les 5 sens ? Les 5 continents ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés.