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Heureusement y a Spinoza

Précision : je prépare à l'avance les textes que je mets dans ce blog. Faut pas croire que l'impro sur Nietzsche ou même Spinoza soit si facile, hein ? Cependant ce qui suit, curieusement, est plutôt raccord avec les événements présents. Comme quoi, actualité et prévision peuvent parfois s'entendre comme une même chose ...

 

« Par réalité et perfection j'entends la même chose » écrit Spinoza.

 

Il fallait oser, mais Spinoza ne manquait pas d'audace. Cette phrase est une triple provocation. A l'égard des religieux qui tracent une rigoureuse ligne de démarcation entre, disons pour faire simple (ben oui je rigole) l'immanence et la transcendance, l'ici-bas des choses comme elles sont et l'au-delà des choses comme on les rêve. Spinoza était plutôt gentil comme mec, et s'il provoqua les religieux, c'est parce qu'il avait compris qu'ils n'installaient cette ligne de démarcation que pour s'en instituer les douaniers. Lui il aimait la liberté et la gratuité. Et logiquement désirait (Spinoza était incapable de séparer désir et logique, c'est à cela qu'on reconnaît son génie unique, si peu imité depuis) que tous aient accès à l'une et l'autre.

Deuxième provocation, à l'égard des moralistes et autres contempteurs du corps pour qui la perfection ne se trouve qu'au bout d'un chemin compliqué d'ascèse. Pour lui pas d'autre ascèse que l'adhésion à l'existant. Très simple. (Pour la facilité ça se discute, mais bon).

Troisième provocation, en sens inverse des précédentes, à l'égard des cyniques blasés voire misanthropes, pour qui la réalité OK on n'a pas le choix mais y a pas non plus de quoi sauter de joie. Spinoza, lui, choisit de jubiler devant la réalité, parce qu'il jubile devant la vie qui est là. Ajoutons cependant que ce serait un contresens de prétexter cette phrase pour se dispenser de mettre son énergie à changer ce qui dans la réalité est injustice, mal et malheur. Au contraire : par l'adhésion résolue au présent, on libère aussi son énergie, ses capacités d'inventer, d'agir. Voilà qui rejoint la phrase précédente de Montaigne (toutes choses égales par ailleurs bien sûr).

Euh, relisant ce que je viens d'écrire, je crains que le concept de pause récréative par lequel je vous ai alléchés l'autre jour ne soit en train de subir quelques altérations. Or il ne faut pas renoncer à la ré-création, aussi simplette soit-elle. Je reviens donc à la petite charade et à ses clés.

 

1er : paré. 2° : alité. 3° : épeire (il paraît d'après un de ses biographes que Spin riait comme un gamin en observant une araignée piéger les mouches dans sa toile. Voilà qui mériterait bien des réflexions, éventuellement psychanalytiques, mais c'est pas notre genre. Et puis faut voir qu'il n'avait ni ciné ni télé ni internet pour meubler ses soirées. A chacun ses toiles n'est-ce pas.) 4° : a-ffection. 5° gente. 6° : an. 7° : lame. 8° : M. 9° : chose (simple, non ?).

Voilà, ça c'est fait. Et pour la suite la prochaine phrase-charade sera, comme vous l'avez deviné, de Nietzsche, le troisième Mensch.

 

 

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