« Le chemin ça n'existe pas. »
( Ainsi parlait Zarathoustra. L'esprit de pesanteur 2)
Les meilleures choses ont une fin. C'est ici que je vais arrêter la randonnée au pays de Zarathoustra, et plus généralement au pays de Nietzsche. (Du moins pour l'instant. Car il est des textes et des auteurs qui ne vous lâchent jamais une fois qu'on les a vraiment rencontrés, je ne vous l'apprends pas).
Cette phrase lapidaire est sans doute un des meilleurs résumés du parcours.
J'ai fait auprès de Zara ce que Zara dit avoir fait pour son propre compte : chercher son chemin. Et je l'ai fait à sa façon, qui me convient spontanément.
« C'est à contrecoeur que j'ai demandé mon chemin. Je préfère interroger les chemins eux-mêmes et les essayer. »
Tu te moquerais bien de moi, lecteur, si je te disais combien de fois je me suis égarée, j'ai tourné en rond dans une ville inconnue, par répugnance à demander mon chemin à un autre passant. Stupide, non ? Sans doute. Mais finalement tu sais quoi, je suis toujours arrivée quelque part. Pas là où je l'avais prévu, d'accord. Mais Dieu me dégépéesse, c'était pas forcément moins bien.
Dans la lecture des textes aussi, le chemin, le sens, plutôt que le demander (aux érudits par exemple cf note 24 février), c'est bien plus amusant de « l'essayer ». (Rigolo hein, de voir que Zarathoustra parle ici en Montaigne dans le texte ?) De toutes façons c'est de bien moindre conséquence. A errer perdue dans une forêt je pourrais mourir de faim de froid ou me faire attaquer par un loup (ou pire, par un chien …. ). Mais à errer dans les livres, à accumuler d'éventuelles erreurs de compréhension, d'interprétation, qu'est-ce que je risque ?
« Je ne connais pas d'autre manière d'avoir commerce avec les grandes tâches que le jeu ». (Ecce homo. Pourquoi je suis si avisé)
Confidence pour confidence, moi non plus. Cela dit, lire de la philo est un jeu c'est clair, mais est-ce une grande tâche ? Pas sûr, il y en a tant de plus urgentes et utiles. Mais, comme tout le monde, je fais ce que je peux selon ce que je suis. Voilà, stop. Me voici plus bavarde que Zarathoustra. Un comble.
Finissons plutôt sur cette dédicace de Nietzsche à tous ses lecteurs :
« A vous, que l'énigme enivre, que contente la pénombre, dont l'âme au son des flûtes se laisse dérouter par toute ouverture vers le non-sens (…) car là où l'énigme vous est possible, vous répugnez à la solution »
(Ainsi parlait Zarathoustra. De la vision et de l'énigme 1)
Oui : à nous !
Commentaires
Et bien, bravo et merci pour ces jolis moments passés avec Zara et Nietzsche.
Et en route pour de nouvelles aventures !
Oui, Delly, on va essayer de continuer vaillamment sur d'autres routes encore ...