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Cernés

Antithèse : les cons sont plus dangereux que les méchants.

Pourquoi ? D'abord ils sont plus nombreux.

Bon, d'accord j'ai pas fait le calcul et j'en suis pas sûre sûre à fifty fifty. À vrai dire je n'ai aucune statistique fiable (ni pas fiable d'ailleurs) à produire à l'appui de cette affirmation. Il s'agit du simple ressenti personnel résultant de mon expérience vécue. Les hasards de ma vie m'ont plus souvent mise en présence de cons patents que de méchants affirmés. Puis-je pour autant me considérer comme chanceuse. Oui et non.

Les méchants vraiment méchants ça peut vous taper, vous humilier, vous tuer qui sait ou plus si affinités. Là je parle des vrais méchants, mais tant qu'on y est, autant viser le cœur de cible, aller droit au but. Et puis vaste est la question de savoir si la méchancerie est affaire de quantité ou de qualité. Un petit méchant n'est peut être qui sait que quelqu'un qui n'a eu que de petites occasions de méchanter.

Bref ce genre de méchants j'en ai pas connu. Ils ne sont pas venus à moi, ou alors je les ai pas vus. La meilleure façon de les avoir vaincus.

Mais en revanche sans me vanter il ne se passe pas un jour sans que je n'aie à me dire : mais Dieu me décervelle comment fait ce con (ou conne hélas, tous les cons usagés les vieux cons, les cons naissants les cons débutants) pour être aussi con ? Avec autant de persévérance, d'application, autant de bouchitude et un si parfait bourrinisme ?

Heureusement ils ne se trouvent pas tous ou pas tout le temps dans ma proximité immédiate. Je dispose d'un périmètre de sécurité constitué de gens fréquentables. Mais souvent ils sont pas loin. Au bout du fil du téléphone (qui n'en a plus depuis longtemps de fil, parce que sinon on n'est pas près d'en voir le bout, du téléphone), de l'autre côté de l'écran (d'ordi ou de télé). Pas besoin d'être paranoïaque pour se sentir cerné.

Il y a plus grave. Le méchant parmi les nombreuses choses qu'il sait (cf note précédente) sait en premier lieu qu'il est méchant, la méchanceté impliquant globalement la préméditation. Mais la grande caractéristique du con est hélas l'ignorance de sa connerie. Je sais une chose que je ne sais rien dit Socrate. (Que l'on peut en première approximation toutes choses égales par ailleurs considérer comme un non-con, et même un vraiment-pas-con).

Mais un con, lui, se dit s'il y a une chose dont je suis sûr c'est de pas être con. Et s'autorise aussi sec à vous asséner ses conneries. Et n'espérez pas, quand ça tombe sur un domaine que vous connaissez un peu, le convaincre de sa stupidité, lui mettre le nez dans ses erreurs ou au moins le faire douter.

L'obstination et ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise. Est-il rien certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, grave, sérieux, comme l'âne ? (Essais III, 8 De l'art de conférer)

Voilà, un con c'est exactement ça : quelqu'un qui ne doute jamais. 

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