Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Week-end à La Haye

 

Spinoza était avant tout un bosseur. Ainsi que nous le rapporte Colerus (cf Araignée) il passait le plus clair de son temps enfermé dans sa chambre pour réfléchir, correspondre avec quelques penseurs de sa connaissance, écrire ses livres et polir ses lentilles.

Mais de temps en temps il savait prendre du bon temps, sacrifier à la détente et profiter de ses RTT (Ras l' bol Toutes c'Théories). Colerus, encore lui, nous le montre ainsi, le soir au coin du feu, fumant sa pipe et devisant avec ses logeurs. Mais il n'en dit pas plus.

Si bien que pour préciser cette essentielle question des loisirs spinozistes, je me suis plongée une fois encore dans la documentation compilée par Colera (cf Questionnaire d'embauche).

Elle apporte des informations déterminantes. Ainsi, dans les soirées au coin du feu, non content de fumer sa pipe, Spinoza sirotait un bon whisky envoyé de Londres par son ami Henry Oldenburg (cf sa correspondance avec lui).

Lequel en outre l'avait initié au whist. Et à son tour il s'employa à transmettre à ses logeurs bataves toutes les finesses de ce jeu anglo saxon. C'est ainsi qu'à l'époque des Lumières le savoir circulait, les différentes cultures se fécondaient mutuellement.

Côté écrans, il préférait celui de son ordinateur à celui de la télé ou du cinéma.

« L'humilité du Sage le conduit à éviter de faire son Ciné. De même il sait déceler l'attrape-conatus dans la Télé-Réalité, laquelle est à la Réalité ce qu'est le Sondage à la Vérité. » (L'autre vie de Spinoza par Colera, inédit).

Il circulait sur la grande toile du web avec un appétit d'araignée. Il appréciait de pouvoir y échanger avec ses amis de la République des Idées, leur communiquer si aisément ses découvertes et raisonnements en pièces jointes.

Et cela quasiment en même temps qu'il les pensait, c'est à dire peu ou prou à la vitesse de la lumière.

Colera a ainsi archivé une série de fichiers, parmi lesquels un des plus intéressants est le premier jet de l'Éthique sous forme de quelque deux-cents tweets.

Il explique apprécier cette forme pour sa concision, et y voir une « quintessence du mode géométrique » (cf Colera op. cit.). On voit que le projet final doit beaucoup à cette première intuition.

Mais ce qu'il préférait encore faire, c'était flâner en toute AISI dans le port d'Amsterdam avec à son bras Melle Vanden Ende, Frida. C'était le petit nom de la donzelle nous apprend Colera, qui ajoute qu'elle était belle comme un soleil et qu'elle l'aimait pareil que lui aimait Frida.

En réalité pas tout à fait pareil comme on sait (cf Bible). Cette douce joie ne lui fut donc donnée qu'un temps très bref. Cependant, à La Haye où il passa le reste de sa vie, elle ne cessa jamais d'illuminer son cœur et ses week-ends.

Car ces brefs instants d'amour s'étaient inscrits en lui sous un certain aspect d'éternité.

Du moins c'est ce que prétend Colera. Vous savez comment sont les femmes, à tout voir par le prisme du sentimentalisme.

 

 

Commentaires

  • Sans doute Frida se distinguait-elle de ces gens là.

  • Précisément ! Je vois que nous avons les mêmes références ...

Les commentaires sont fermés.