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Pas zélé

C'est quand même pas de la tarte le programme du concours. Ces histoires de temps, de paradoxes, de paradoxes temporels, ça commence à bien m'embrouiller. Pourtant je suis pas nul, j'ai le niveau.

À peu près. Oui OK ça dépend forcément de la barre, c'est ça un concours. Et la barre elle arrête pas de grimper, je sais. Je la frôle j'en suis sûr. Mais frôler suffit pas.

J'y arriverai pas sans aide.

Faut que je trouve quelqu'un. Joséphine, tiens, elle est vraiment balè … euh elle assure. Ça devrait pas être trop dur de la convaincre, elle me calcule grave, je l'ai senti, j'ai l'instinct pour ça.

Bon, j'y vais « Allô, Jo, ça va ? Devine c'est qui  » …

Comment qu'elle m'a jeté, c'est décevant. Franchement je la croyais sympa cette meuf, en vrai c'est de la graine de taspé. Grave. Enfin résultat des courses, va falloir que je me débrouille tout seul avec les présocratiques, avec le Schopenhauer qu'est pas facile à choper, l'Heidegger qui l'est guère non plus.

La philo, c'est pas le gai savoir tous les jours, c'est moi qui vous le dis.

« Comment définir la notion de limite temporelle à partir du rapprochement des deux affirmations suivantes ?

a) Il est de la nature de la raison de percevoir les choses sous un certain aspect d'éternité (sub quadam aeternitatis specie).

b) L'éternel sablier de l'existence est sans cesse renversé, et toi avec lui, poussière des poussières ! »

Comment ? Mais comment je le saurais, hein ? Franchement moi je dis ces profs c'est tous des sadiques. Ou des fous. Comme leurs philosophes. Non mais c'est vrai quoi.

Entre le mec fort en éthique avec son éternité qui en est pas une tout en étant autre chose (si je résume), et l'espèce d'allumé qui dit tout et son contraire, puis le contraire du contraire … C'est sûr lui le sablier il le renverse, il arrête pas.

Bon bref ça sert à rien de s'énerver j'ai pas vraiment le choix. Alors voyons elle est pour quand cette dissert ? Le quin ... ? Mais c'était hier ça … Merde ! Tant pis j'écris un truc vite fait, et je joins un mot d'excuse, oui voilà.

« Monsieur,

Ayant malencontreusement renversé mon sablier, je me suis cru hier alors que c'était déjà demain. Mais on peut raisonnablement penser, du point de vue de l'éternité, qu'il n'est jamais trop tard pour faire n'importe quoi. C'est pourquoi je vous adresse mon devoir ci-joint.

Avec mes respects,

Zénon »

 

 

Commentaires

  • Je viens de relire toute la série.
    C'est vraiment très bien, surtout les passages où le texte flirte avec la contrainte qui donnent de subtils plaisirs au lecteur.

  • Merci, Clodoweg ! En fait il y a longtemps que je ne m'étais pas autant amusée en écrivant.

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