« Ce que femme veut, Dieu le veut. »
Voilà un proverbe qui suscite (au moins) deux questions de taille :
1) Que veut une femme ?
2) Que veut Dieu ?
1) La question que veut une femme a été posée par Papa Freud soi-même. C'est un fait bien connu qu'il n'a jamais trouvé de réponse.
En revanche on ne remarque pas assez qu'il n'a pas non plus trouvé de réponse à la question que veut un homme.
Lacan, lui, était du genre à avoir réponse à tout. Sous forme de sentence tranchée. Pour le sujet que nous envisageons : « La femme n'existe pas ».
Du coup, remarquez, ça simplifie : la femme n'existe pas, donc elle ne veut rien. Donc il serait absurde de lui demander son avis.
Bien que personne ne me demande le mien, je dirais qu'une interprétation féministe de la phrase de Lacan est possible (je ne dis pas que c'était son intention, je ne dis pas le contraire non plus).
Mais si LA femme n'existe pas, en tant que catégorie idéale et essentialisée, ça laisse la possibilité à toutes les femmes réelles d'exister concrètement et dans leur diversité.
On peut en déduire en outre et en corollaire que l'homme n'existe pas davantage.
Ce qui permet d'envisager un monde enfin simplement et avant tout humain. CQFD et cf Schopenhauer (voir ce blog 14 janvier)
Lacan ne veut pas dire tout ça dans sa boutade ? Peut être. Quoique. Qui sait ce que veut un Lacan ?
Et puis en tous cas moi je dis ce que je veux. Vu que je suis une femme.
2) On pourrait croire que la question que veut Dieu est celle des religions. Mais pas du tout.
Les religions ont eu de toute éternité un seul fondement et un seul projet : parler à la place de Dieu, telles des ventriloques avec leur marionnette.
Chose possible uniquement parce que Dieu n'existe pas.
En effet je sais pas vous, mais pour part si j'étais Dieu j'aimerais pas qu'on parle à ma place. (Déjà que rien qu'en étant moi ça me déplaît).
Bref c'est ainsi que le fait du dogmatisme religieux démontre l'inexistence de Dieu. Et si c'était ce que veulent les dogmatiques ?
Non je rigole, les dogmatiques du religieux, pas difficile de voir ce qu'ils veulent. Un rapide tour d'horizon de la planète nous le démontre :
ils veulent le plus grand mal aux femmes, à la jeunesse, à la vie et à l'avenir.
Et pourtant ce que femme veut, c'est pas le bout de monde : juste pouvoir être qui elle est.
Comme n'importe quel homme, en somme.