J'aurais pas dû sécher mes cours de vie
(Paris 18°, 2009)
Exister n'est pas une choses facile
(Marseille, 2010)
Carpe that fucking diem
(Lausanne, 2013)
Y a des jours, hein ? …
Voilà des tagueurs z'et gueureuses qu'ont pas trop le moral.
Ce qui ne les empêche pas de poétiser brillamment. Sécher ses cours de vie j'adore, j'aurais voulu le trouver.
Ah certes la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Affronter la turbulence d'un tel cours nécessiterait un cursus d'apprentissage de haut niveau.
Mais non. D'emblée vous êtes embarqués, et y a plus qu'à galérer avec les moyens du bord.
Par moments on frise la noyade, à d'autres on se retrouve à sec, on racle le fond au risque du trou dans la coque style Titanic contre iceberg. À d'autres encore, on s'enlise dans les basses-eaux du marasme.
Bref oui, exister n'est pas une choses facile.
Lapsus ou pas, voilà une (un?) S qui en dit long sur les sinuosités du fleuve.
La vie n'est pas une chose facile pour la raison que ce n'est pas une chose simple, unique, mais tant de choses à la fois. Et du coup on y est sans cesse ballotté entre de nombreux courants contradictoires.
(Un peu comme au PS en fait) (oui c'est facile pardon) (d'autant qu'ils sont loin d'être les seuls) (mais les autres ça m'atteint pas) (au contraire ça me fait bien marrer).
Bref on s'emploie alors à réguler le cours du fleuve, à l'aide des travaux déjà réalisés en amont, de l'art des vivants précédents.
Tous ceux qui ont cherché à aménager barrages et dérivations pour les moments de débordement, un système d'irrigation pour les périodes de sécheresse.
Ce fleuve, on apprend à en voir les beautés, les douceurs : les scintillements diamantés de l'eau dans le soleil, au fond sous la vase les galets longuement polis, les berges souriantes du printemps, l'arche d'un pont savamment bâti, et en-dessous une théorie de canetons duveteux dans le sillage de leur mère ...
Euh bref enfin tout ça pour dire que oui, on arrive à le cueillir quand même, ce fucking diem. Parce que cette fucking life, elle est comme elle est, mais c'est la nôtre.