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La dictature pour les nuls

La dictature c'est ferme ta gueule, la démocratie c'est cause toujours.

(Bruxelles, 2005)

 

Ce n'est pas à mon âge que je vais commencer une carrière de dictatrice. En quoi j'ai tort, je sais. Car s'il y a une situation d'avenir, c'est bien la dictature.

À propos d'avenir, malgré cet âge avancé (à rien, mais avancé quand même), je n'ai pas encore connu de dictature ni rencontré personnellement de dictateur. Étonnant, non ?

J'entends dictateur homologué, inscrit en bonne et due forme à l'annuaire des dictateurs. Parce que sinon je vous rassure, les dictateurzoutrices au petit pied, ça je connais.

L'avantage c'est que ceux-là font rire (jaune mais rire quand même) (et on peut toujours les traiter par le mépris) (ce n'est pas ta destinée d'être un chasse-mouches, Nietzsche dixit).

Bref tout ça pour dire que si je formais le projet de me lancer dans la carrière, je prendrais bonne note de la phrase ci-dessus (malheureusement anonyme) (quoique, faut voir, j'ai quelques fiches).

Si j'étais dictatrice, je ne m'escrimerais pas à faire fermer leur gueule à ceux qui n'ont pas le bon esprit (le mien), à ceux qui ne marchent pas du bon pas (au pas de ma loi).

Je ne dépenserais pas une fortune en armes, polices, espions (OK le sang les larmes la sueur qu'elle aurait coûtés ne seraient pas les miens, mais bon).

Je leur laisserais la parole, à mes dictatés. À tous, partout. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les ci-devant opposants s'opposeraient d'abord entre eux, les prétendus dissidents se conformeraient à la loi du buzz.

Certains parmi eux, lucides, persévérants, courageux, continueraient à chercher à faire advenir le bien commun, la justice.

Ceux qui causent encore et toujours pour la bonne cause, dont la démocratie n'est pas soluble dans la démagogie, qu'elle soit dictateuse ou insidieuse.

Mais qui les entendrait ? Les écouterait ?

Car elle est simple la marche à suivre : ne pas attirer l'attention sur leur parole par de stupides interdictions.

Du coup personne ne s'en soucierait plus de cinq minutes.

Et moi je dictaterais peinarde jusqu'à la fin de leurs jours.

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Oui, mais quand on est dictateur, la répression c'est comme une drogue.
    D'ailleurs certains vous disent tout le temps : "Demain j'arrête".

  • Oui je suis d'accord, le pouvoir, surtout absolu, fonctionne comme une drogue (dure). Et du coup tout ce qui va avec, en particulier la soumission qui est aussi une drogue (molle ?)

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