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  • Vanitas vanitatum

    Puisqu'on en parlait la dernière fois, posons la question : en quoi consiste l'expérience de vivre ?

    Qui se lance ? … Oui, élève Schopenhauer ?

     

    Tout Terrien finit en rien (Bruxelles, 1995)

    Ah oui, vu comme ça, ça calme ...

     

    Sans compter en plus si on y va par là en un sens 

    Dès le début il n'y avait pas de commencement (Bruxelles, 2010)

     

    Pas faux. Du coup on est comme qui dirait dans l'impasse ...

    Ouais, et pas au bout de nos peines

     

    OK mais au moins on a renoncé aux illusions qu'on a pu avoir genre

    Le futur c'était mieux avant (Soulac sur mer, 2012)

     

    Oui OK d'accord bref si on résume la situation

    Jusqu'ici tout va mal (Strasbourg, 2009)

     

    Clair. Et c'est pas demain la veille que ça va changer

     

    Mais c'est pas une raison pour se laisser abattre, parce qu'il y a au moins un truc sûr

    C'est la vie ça va passer (Paris 11°, 2013)

     

    Consolant, non ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Age tendre

    A quel âge êtes-vous né ? (Bruxelles, 1994)

     

    C'est vrai ça, des fois on se dit : en voilà un qui est né vieux.

    Au fait ça veut dire quoi, vieux ? Ça me rappelle la vanne bien connue.

    Sujet du devoir de philo Qu'est-ce que l'audace ?

    Et l'élève barrant sa feuille blanche des mots L'audace c'est ça.

     

    Vieux ça veut dire quoi ? À mon âge on a la réponse : vieux, c'est moi.

    Il y a des vieux qui restent curieux, ouverts à la nouveauté, joueurs aussi.

    Il y a aussi pas mal de vieux grincheux rabougris et fachos, je l'admets.

    Mais va savoir comment ils en sont arrivés là, par quels chemins d'angoisses, de malheurs, de déceptions ?

    (La tolérance et l'effort de compréhension, c'est possible à tout âge).

    Nous ne sommes pas contre les vieux, nous sommes contre ce qui les fait vieillir

    (Signé front de libération des jeunes Paris, 1971)

     

    Mais bref pour en revenir à la question de départ, il est clair que dans une vie on naît plusieurs fois, et à tous les âges. Parce qu'on naît au fur et à mesure à différentes choses.

    Genre à 6 mois en sirotant son lait salmonellé on naît à la contestation de l'unique loi du profit, on l'honnit, on la vomit.

    Après on naît à la culture en lisant les pubs sur le trottoir et les tags sur les murs, et ainsi de suite et de fil en aiguille. Chaque nouvelle découverte renforce la conviction :

    La vie est une expérience à mener le plus loin possible (fac St Denis, 2016)

    Ce qui peut étonner, en fait, car les résultats de l'expérience sont inégaux. Parfois on a beau (c'est l'expression j'y peux rien) avoir dépassé 60 ans, on n'est toujours pas né à la vie d'adulte.

    Si l'on entend par là responsabilité, utilité sociale (on me dira à ce compte y en a pas tant que ça, d'adultes) (oui mais ça console pas).

    Bref on est resté infantile, au détriment des gens autour (et accessoirement de soi-même).

    Mais il y a ceux qui, échappant à l'infantilisme, on accédé à l'enfance. À quoi les reconnaît-on ?

    Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux (Lyon, 2016)

     

     

     

     

     

     

     

  • Full metal jacket

    Faites un effort de paix (Lausanne, 2017)

     

    "Bonjour je m'appelle Machin et je suis dictateur

    Bonjour je m'appelle Truc et je suis chef de milice

    Bonjour je m'appelle Zig et je dirige un cartel de drogue

    Bonjour je m'appelle Gus et je mène une guerre sainte

    Bonjour je m'appelle Machin-Truc-Zigus et j'ai une agence de mercenaires

    Bonjour je m'appelle Zigus-Truc-Machin et je vends des armes"

     

    Cette réunion des Massacreurs Anonymes n'est hélas pas près de se tenir.

    La violence est une drogue dure et c'est pas demain la veille qu'on décroche.

    On comprend l'intérêt des trafiquants eux-mêmes. Eux leur drogue au départ c'est l'argent et le pouvoir. Et pour obtenir argent et pouvoir quoi de plus efficace que violence et meurtre ?

    OK rien à dire it's a free world.

    Seulement l'un dans l'autre vite fait bien fait ils deviennent des dealers junkies, accro à leur propre came.

    Les autres, les gens qui peuplent le monde, au départ ils veulent juste vivre.

    Mais la plupart se retrouvent vite fait bien fait soumis aux dealers, que ce soit par la terreur ou la nécessité économique. (Plus souvent par les deux).

    Et puis, malins, les massacreurs leur ont fait goûter la drogue de la violence, du pouvoir sur celui (celle encore plus) d'en-dessous.

    Alors ils perdent le contact avec la réalité, se mettent à planer aux aussi dans les enfers artificiels (et artificiers), auto-suicidaires comme tout junkie digne de ce nom.

    En tant que membres de la même espèce menacée, les êtres humains le savent pourtant (au moins dans leurs moments de lucidité entre deux prises) : ils devraient de toute urgence se serrer les coudes au lieu de se casser les couilles* (et tout le reste).

    Mais comment faire quand on est pris au piège ? Où trouver la force de prendre son courage à deux mains (lâchant ainsi machette, kalachnikov, bombe ou gaz en tout genre etc.) pour oser ce qui n'a jamais vraiment été tenté depuis l'aube de l'humanité : se mettre enfin à l'effort de paix et surtout y contraindre les massacreurs (anonymes ou pas).

    Le genre de question à faire baisser les bras à Sisyphe soi-même.

    I decided not to save the world today

    (Tel Aviv, 2011)

     

     

    * Cf Écriture inclusive