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Psaume 117 Difficile autant que rare

1 Louez YHWH, toutes les nations, célébrez-le, tous les peuples !

2 Car son amour l'emporte sur nous, et la vérité de YHWH est éternelle. Louez Yah !

 

Son amour l'emporte sur nous : curieuse formule, non ?

Elle me fait penser à la phrase de Spinoza (à la monomanie comme à la monomanie) :

« Qui s'emploie à triompher de la haine par l'amour combat tout joyeux et sans inquiétude tient tête avec autant de facilité à plusieurs hommes qu'à un seul, et n'a pas le moins du monde besoin du secours de la fortune. Et ceux qu'il vainc perdent joyeux, non pas certes d'avoir perdu leurs forces, mais d'en avoir gagné. »

(Ethique partie 4 scolie prop 46)

Sacré bonhomme, hein? Quand on lit Spinoza on ne peut s'empêcher de paraphraser le « mot »* de je retiens jamais qui : l'humanité est une bonne idée qu'on n'a jamais vraiment essayée.

(*le christianisme est une bonne religion qu'on n'a jamais vraiment essayée).

 

Bref comment comprendre la formule, sachant en outre que le mot employé (hased), qu'on traduit par amour ou grâce, rend compte de l'inconditionnalité de l'amour. S'il y a un parce que, ce ne peut être que du style parce que c'était lui, parce que c'était moi.

Lutter par l'amour est briser une frontière, et pas n'importe laquelle.

C'est briser ce qu'on peut appeler la mère des frontières, celle qui s'établit entre un nous et un eux.

Et souvent d'autant plus rigide et barbelée que nous et eux sont proches et semblables (narcissisme des petites différences, le plus ravageur, dit Freud).

La vérité de « YHWH » ? L'universalité. Attention pas celle d'un impérialisme, d'un totalitarisme.

Toutes les nations, tous les peuples. Ensemble et chacun soi. Une unité qui ne soit pas confusion.

Ah oui, c'est pas simple et c'est un gros boulot (sur soi et sur les autres). Mais tout ce qui est remarquable est difficile autant que rare (dernière phrase de l'Éthique).

Hors de ce « nous tous » à préférer au « nous contre eux », pas de louange sincère à un dieu quel qu'il soit (ou ne soit pas), et surtout, plus important, pas d'amour sincère de l'humanité, en soi et dans les autres.

 

Conclusion tu sais quoi lecteur : c'était une sacrée bonne idée les psaumes courts pour finir (bravo Ariane). Ils nous ont menés droit à l'essentiel, à la substantifique moelle du livre.

Commentaires

  • Bravo Ariane !
    C'était un véritable bonheur.
    Je n'ai pas fait beaucoup de commentaires car je ne connaissais pas les psaumes.
    Et puis qu'aurais-je pu dire qui soit à la hauteur du texte ?

  • Merci Clodoweg de ta lecture. C'est vrai que devant de si grands textes, les psaumes ou autres, on se dit : qui suis-je pour en parler ? Mais pour moi écrire mon écho est tout simplement ma façon de lire. Et je suis heureuse si ça parle à d'autres.

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