C'est ce qu'il y a de commun dans ces différents intérêts qui forme le lien social, et s'il n'y avait pas quelque point dans lequel tous les intérêts s'accordent, nulle société ne saurait exister.
Or c'est uniquement sur cet intérêt commun que la société doit être gouvernée.
(II,1 Que la souveraineté est inaliénable)
Quelque point dans lequel tous les intérêts s'accordent c'est le principe du PPDC, chiffre très variable. Possiblement élevé dans une petite structure intégrée, il restera ridiculement bas à l'échelle de structures plus complexes.
Le PPDC français, à combien l'estimer ? Et l'européen ?
On me dira ce n'est pas une question quantitative, mais qualitative. Peut être, mais l'ennui c'est que l'optique qualitative, c'est à dire celle des valeurs, pose plus de problèmes qu'elle n'en résout.
Prenons une question au hasard : la politique à propos de l'immigration. Pourquoi n'arrive-t-on pas à une solution cohérente en Europe ?
Parce qu'on s'envoie des valeurs à la figure. Ouverture et humanisme, paf prends ça, égoïste rabougri.
Protection et identité, pif encaisse, cosmopolite irresponsable.
Fraternité inconditionnelle, paf ! Cohésion nationale, pif !
Je dis ça je dis rien, mais je me demande ce qu'on perdrait, les uns et les autre, à prendre enfin le problème de façon rationnelle et pragmatique, par le biais de l'intérêt.
Le bénéfice que peut retirer une Europe vieillissante de l'arrivée de citoyens jeunes qui par leurs cotisations sociales prendront en charge le coût des retraites, de la dépendance.
Ce qui suppose évidemment qu'il s'agisse d'une immigration légale. Et que soient posés des critères et des cadres ne lésant pas les travailleurs du pays d'accueil.
Et le risque communautariste dira-t-on, ses dégâts potentiels pour le tissu social ? C'est vrai il faut l'analyser sans angélisme, ne pas le minimiser, dénoncer ses aspects possiblement délictueux
(à l'égard des femmes particulièrement).
Mais à terme il est probable que le travail et l'insertion dans le fonctionnement social en position d'acteur (et d'actrice) ne pourra que ringardiser les réflexes communautaires conditionnés. Sans empêcher la conscience d'appartenance culturelle, mais sous sa face dialogale.
En tous cas viser l'intérêt commun de l'Europe sur cette question devenue un schibboleth est le seul antidote aux poisons nationalistes qui sont en train de la détruire.
Je ne parle pas de sa structure administrative, ce n'est pas le plus grave. Mais bien de la volonté de faire cause commune que les nations européennes sont en train de lâcher.
L'Europe se meurt d'avoir davantage travaillé à créer sa monnaie unique que sa volonté générale.
Et la fameuse règle d'unanimité du Conseil européen dira-t-on ? Elle n'en est qu'une piètre caricature qui tient lieu d'alibi aux divergences d'intérêts.