« Il s'agit d'être droit, et non pas redressé. »
(Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même III, 5)
Désir d'une vertu non corsetée, dirait Montaigne (d'ailleurs je crois qu'il le dit quelque part) (j'ai la flemme de chercher).
D'une éthique sans carcan ni contrainte (sinon sans peur et sans reproche).
Est-ce contradictoire avec le sens stoïcien de l'exercice, de l'entraînement ? Peut être pas, les exercices les plus profitables se font en souplesse
(de toute façon à mon âge j'ai pas trop le choix) (plutôt yoga que culturisme dirais-je) (d'ailleurs je le dis).
Il est des lâcher-prise qui ne sont pas laisser-aller, des relâchements de tension qui ne sont pas avachissements, mais nourrissent au contraire une énergie profonde.
Sans doute, surtout, la question n'est-elle pas tant d'être (encore moins d'apparaître) droit soi-même que de viser la droiture dans les actes.
Que ta vertu soit une flèche et non pas une armure (dirait Zarathoustra) (le dit-il quelque part ?) (encore la flemme de chercher).
Mais le plus déterminant, le plus touchant, dans cette belle exhortation, je le vois dans son paradoxe, s'exhorter à ne pas s'exhorter. Marc-Aurèle savait au moins, au bout du chemin, une chose sur l'éthique, sa gratuité.
« La béatitude n'est pas la récompense de la vertu, c'est la vertu même »
(ainsi disait Spinoza) (là c'est sûr : Éthique. Partie 5 proposition finale)