« Adopte à l'essai la vie de l'homme de bien qui apprécie son lot et se contente, quant à lui, d'agir justement et d'être bienveillant. »
(Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même IV,25)
J'aime bien cette formulation raisonnable et raisonnée. Marc-Aurèle semble dire : être quelqu'un de bien, ça se tente. Mais à l'essai, faut donner à son moteur éthique un temps de rodage, voir comment ça répond.
Euh je crains que cette métaphore ne fasse un peu vintage. Aujourd'hui les bagnoles n'ont plus besoin de rodage paraît-il.
Alors essayons une autre métaphore. Marco dévoile son caractère de joueur avisé. Il décide de suivre la mise, assez confiant pour cela dans ses cartes (appréciant son lot).
Si on bluffe en face ? Tant pis, c'est un risque qu'il prend quant à lui. Un risque calculé, car il compte que sa détermination tranquille finisse par faire douter l'adversaire (qui serait l'injuste malveillant, si on suit le fil de ma métaphore) de la valeur de son propre jeu.
Stratégie conseillée aussi par Spinoza. Qui d'ailleurs aimait jouer aux cartes le soir avec ses logeurs.
Tiens, je m'avise que j'ai de particulières affinités avec des penseurs qui aimaient le jeu, le jeu de cartes en particulier : Freud, Spinoza, Montaigne. (Comme quoi la lecture de Marc-Aurèle est source de prises de conscience essentielles)
(oui pour moi, d'accord) (vous savez ce que dit Rousseau : je sais bien que le lecteur n'a pas besoin de savoir tout cela mais j'ai besoin moi de le lui dire).
Autre penseur-joueur, Pascal bien sûr, qui aima le jeu à la folie jusqu'au moment où il décida d'y renoncer genre le divertissement ça va un moment.
(Mais non sans en avoir tiré ses travaux sur les probabilités) (pas n'importe qui encore celui-là).
Son pari si c'est pas un truc de flambeur, de bluffeur radical, hein ? Faire tapis d'emblée, faut y aller quand même ...
L'embêtant c'est que la partie est vite finie, du coup.