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En un mot Spinoza

« J'entends ici sous le nom de désir (cupiditas) tous les efforts (conatus), impulsions (impetus) appétits (appetitus) et volitions (volitio) de l'homme, lesquels varient en fonction des variations de l'état d'un même homme, et il n'est pas rare de les voir tellement opposés entre eux que l'homme, tiraillé en des sens divers, ne sache où se tourner. »

(Spinoza Éthique part.3 explication déf.1)

 

Alors comment faire ? C'est la question de la partie 4 d'Éthique. Que nous ne lirons pas ensemble (je vais faire une pause de prise de tête).

Mais je vous pitche le truc : la partie 3 a présenté forces en présence (les affects) et champ de bataille (l'être humain corps et intellect). La partie 4 va exposer la stratégie pour mener la guerre de libération.

 

1) « Un affect ne peut être réprimé ni supprimé si ce n'est par un affect contraire et plus fort que l'affect à réprimer. » (part.4 prop.7).

Ajoutons pour éviter d'errer du côté volonté et libre arbitre « La vraie connaissance du bien et du mal, en tant que vraie, ne peut réprimer aucun affect, mais seulement en tant qu'on la considère comme un affect. » (part.4 prop.14)

Bref tout se joue dans le fonctionnement de la machine à affects que nous sommes. Machine de précision : il est nécessaire d'en étudier finement les rouages pour son usage optimal.

 

2) Le désir est l'essence de l'homme.

Une essence volatile caractérisée par sa dynamique ininterrompue d'adaptation aux variations de l'environnement naturel, relationnel, sociétal.

C'est pourquoi l'éthique est sociale et politique. Ou elle n'est pas.

" Il est avant tout utile aux hommes de nouer des relations et de s'enchaîner de ces liens par lesquels ils fassent d'eux tous un seul plus apte "

Pour cela " il faut de l'art et de la vigilance. Car les hommes sont (…) la plupart envieux, et plus enclins à la vengeance qu'à la miséricorde. Et donc, supporter chacun d'eux avec son tempérament et se retenir d'imiter leurs affects, demande une singulière puissance d'âme. " Je signale au passage que Maxime Rovère précise cette puissance dans son livre "Que faire des cons ?"  sous titré "pour ne pas en devenir un soi-même". (Vaste programme ...)

Puissance qui ne consiste surtout pas "à critiquer les hommes, réprouver les vices", attitude juste bonne "à briser les âmes d'hommes au lieu de les affermir" (cf part.4 chap 12 et 13)

 

Cette singulière puissance d'âme combine « vaillance et générosité. Par vaillance (animositas, force d'âme) j'entends le désir par lequel chacun s'efforce de conserver son être sous la seule dictée de la raison. Et par générosité, j'entends le désir par lequel chacun, sous la seule dictée de la raison, s'efforce d'aider les autres hommes et de se les lier d'amitié. » (Scolie prop.59)

 

Et moi, par homme au souffle ardent, homme vigilant et généreux, j'entends en un mot Spinoza.

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