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Flonflon

« v.1660. Vx. Refrain. Mod. Au plur. Accords bruyants de certains morceaux de musique populaire. Les flonflons du bal. »

 

Côté précision Robert nous a habitués à mieux, non ?

1) Le concept de bruyant déjà. En rigueur de termes, toute musique n'est-elle pas du bruit ? (en sa partie son naturellement) (je n'ignore pas que, comme dit Mozart, la musique s'écrit sur du silence, et que par conséquent toute musique est dialogue du silence et du son).

En fait quand on dit bruyant on veut dire « là on est déjà dans du gros bruit ». Sauf que le bruit (c'est à dire le son) ça se mesure. À partir de combien de décibels Robert juge-t-il les accords objectivement bruyants ?

Il ne saurait le dire évidemment, et espère faire diversion en nous balançant un chiffre. En l'occurrence 1660 (date d'entrée du mot dans la langue).

 

2) Certains morceaux. Certain est un mot double face.

Une culpabilité certaine = on a les preuves, c'est le Père Lustucru qui est coupable du meurtre du chat de la Mère Michel.

Une certaine culpabilité = le Père Lustucru est pas net. J'ai l'intime conviction qu'il est impliqué, mais dans quelle mesure ...

L'emploi de certain avant le nom indique que justement on n'est pas certain de grand chose. Et donc ici y a du flou dans le flonflon. Robert ne sait pas lui-même à quels morceaux il fait allusion.

 

3) Musique populaire. On est dans le préjugé de classe ou je m'y connais pas. Flonflon évoque à Robert le bal popu, le bouiboui qui sent la frite, la sueur et le mauvais parfum.

Genre accordéon rance et marins qui dansent en se frottant la panse sur la panse des femmes.

On peut lui opposer des contre-exemples. Les flonflons (accords bruyants donc) abondent dans les grandes œuvres musicales. Ça flonflonne un max dans les symphonies de Beethoven, dans toute la musique russe, la musique américaine du début du XX°s ...

Et surtout dans Wagner, qui se la pète bien pourtant genre je fais une musique qu'on écoutera encore dans mille ans. Ah oui tiens, du coup Wagner amène à réfléchir sur la différence entre populaire et nationaliste.

Mais bon je vais pas entamer un tel débat dans une série sur les onomatopées dont l'ambition est la légèreté.

 

Alors en guise de point d'orgue léger :

« Je préfère la musique de Wagner à celle de quiconque. Elle fait tant de bruit qu'on peut parler d'un bout à l'autre du morceau sans que les gens entendent ce qu'on est en train de dire. »

Oscar Wilde (Le portrait de Dorian Gray)

 

Commentaires

  • Et qui accessoirement, comme chacun sait, donne envie d'envahir la Pologne.
    Merci chère Ariane pour cette légèreté bien venue en effet. Et à propos d’onomatopées, mes collègues britanniques au lycée disent ''lockdown''. Ce qui fait je trouve un peu clic-clac mitard et placard à balai, et sonne bien moins cosy que notre confinement (qui en plus se prête à bien des jeux de mots !).
    Laurent

  • Oui tu as raison confinement est un mot savoureusement oulipien.
    Et puis à propos de Pologne, j'espère que les nouvelles de là-bas sont aussi bonnes que possible. Bises à vous tous.

  • exemple : " d'ailleurs j'ai horreur de tous les flon-flons
    de la valse musette et de l'acordéoO0On "

  • C'est vrai que côté valse on peut préférer la légèreté de la valse à mille temps ...

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