En même temps que le plaisir de manger quelque chose de bon, miam en exprime le désir. On dira miam en dégustant le plat, et aussi bien en le voyant arriver.
Ou même à la seule mention de son nom. D'où l'inventivité des cartes de restaurant.
« Beignets de putois putride à la graisse de vidange finement rouillée, et leur coulis de dégueulis verdâtre, sur lit de paille marinée en pourriture … miam ! Si on prenait ça, Chouchou ? Ça doit être une tuerie ! »
Au delà du plaisir et du désir de manger, miam en tant qu'onomatopée en exprime le besoin, c'est à dire la faim elle-même, de la façon la plus simple, la plus brute, et donc la plus adéquate.
La prononciation du son m en initiale et finale mime le mouvement des lèvres se refermant sur l'aliment. Et par là appelle la venue de l'aliment à portée de bouche.
(Le redoublement du m se retrouve ainsi dans « mama », nomination quasi universelle de la mère nourricière dans les bouches de bébés).
Bref dans cette onomatopée, comme dans un cri d'animal, c'est le corps qui parle. C'est une onomatopée vraiment pulsionnelle, comme peut l'être, sur le versant opposé, pour exprimer non plus le plaisir ou le désir, mais la douleur, un « aïe » (ou kaï) bien senti.
Commentaires
Peut-être savourerez-vous "amaïe", transcription personnelle de "amai" en néerlandais, pour exprimer l'étonnement.
Ah oui j'imagine une prononciation expressive ... Du coup je me demande si, à part la talentueuse rédaction de Karambolage, des linguistes se sont penchés sur la comparaison des onomatopées en différentes langues.