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Elixor (sans X)

Il avait la potion magique. Il avait le remède miracle, proclamait-il à temps, à contretemps.

Et en prime time.

 

Le doute n'était pas permis. Les autres erraient, lui savait où il allait. Il savait, tout court. Et il était le seul.

Le seul à savoir aussi bien dire ce que l'on avait envie d'entendre.

 

Il fut entendu de beaucoup.

Pour beaucoup, des poils filasses au menton, des cheveux balayant un col de blouse, suffisaient à conférer un brevet de prophète en médecine.

Dans leur avidité de croire, dans leur répugnance à penser, ils processionnaient pour gober les comprimés de sa panacée, telle une hostie, un viatique.

Ils honnissaient la science austère et rébarbative, honoraient le sorcier à la barbe bavarde.

 

D'ailleurs pour être sorcier il n'en était pas moins scientifique disait-on. Pour preuve on produisit force grimoires griffonnés de sa main, dûment paraphés par des revues de haut vol, force parchemins censés rapporter des expériences prouvant l'effet magique.

Quelques sceptiques enquêtèrent, révélant que les revues étaient surtout de haut dol. Que les parchemins produits ne prouvaient rien.

 

Allait-on se remettre à penser ? Retrouver un esprit critique ? Se souvenir que la vérité ne se décrète pas mais se vérifie ?

Allait-on cesser de prendre ses désirs pour la réalité, les vessies pour des lanternes et les faussaires pour des messies  ?

 

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