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Au gré du vent (1) Peu ambitieuse

« Voulez-vous laisser aller la vie au gré du vent, qui lui fait doucement parcourir des situations diverses ; voulez-vous du plaisir pour chaque jour, sans le faire concourir à l'ensemble du bonheur dans toute la destinée, vous le pouvez facilement. »

(G. de Staël. De la philosophie)

 

Ah non ça suffit avec Germaine ! Entends-je s'exclamer le lecteur-trice.

T'inquiète, lecteur, je veux juste ici souligner cette belle formule laisser aller la vie au gré du vent. Voilà qui me plaît, me fait du bien.

Par exemple quand souffle ce satané Mistral, je veux bien essayer de m'en laisser alléger, grâce à la compagnie de Germaine. Au lieu de m'inquiéter pour ma gorge et mes oreilles, au lieu de pester contre le rafraîchissement (ou froid glacial selon la saison) qu'il amène, moi qui n'aime rien tant que la grosse chaleur (comme disait ma mère).

 

Doucement parcourir des situations diverses m'évoque quelqu'un qui squatte toujours un coin de ma pensée.

« Quand je danse, je danse ; quand je dors, je dors ; voire et quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues des occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque autre partie je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude et à moi. »

(Montaigne Essais III,13 De l'expérience) (Ah non ça suffit ! - T'inquiète ...)

 

Oui, belle chose que parcourir sa vie comme on se promène (pas facile mais bon il s'agit d'essais).

Dans ce beau verger on peut reconnaître il me semble l'éden biblique. Mais en sa version humaniste, sans angoisse de la faute, sans souci de satisfaire une figure divine (qu'on l'imagine sévère ou douce ne change pas grand chose).

Avec pour seule responsabilité de faire bien l'homme.

Une responsabilité assortie de cette joie qu'on nomme si justement joie de vivre. Une joie limitée, éphémère, pas l'ensemble du bonheur dans toute la destinée.

À l'intérieur de ces limites pourtant, faire de la joie éphémère sa demeure ouverte au gré du vent.

 

Vouloir du plaisir pour chaque jour, et apprendre à le saisir comme on le trouve, petit souvent, éphémère certes. Et le prendre de bon cœur, sans chercher plus loin (ni plus haut, ni plus fort).

Car vous savez quoi : la volupté est qualité peu ambitieuse. (Essais III,5 Sur des vers de Virgile)

(Ah non ! - C'est bon, c'est bon, j'arrête).

 

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