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Si l'on a le temps

« n°9 : Nos éruptions.

(…) Bien des époques, et bien des hommes, semblent totalement dépourvus de tel ou tel talent, de telle ou telle vertu : mais qu'on attende seulement leurs petits-enfants et leurs arrière-petits-enfants, si l'on a le temps d'attendre, – ils feront apparaître au soleil ce que leurs grands-parents portaient en eux, ce qu'ils portaient en eux sans le savoir encore. (…)

Nous avons tous en nous des jardins et des plantations cachées ; et, pour utiliser une autre image, nous sommes tous des volcans en formation qui connaîtront leur heure d'éruption : – mais celle-ci est-elle proche ou est-elle lointaine ? Nul ne le sait, assurément, pas même le bon Dieu. »

(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Premier livre)

 

Entre ces deux métaphores on aurait plutôt envie de choisir le jardin, et la germination patiente des graines. Une progression qui se fait en douceur, sans à-coups. Dans une invisibilité qui prépare discrètement l'éclosion, d'autant plus émerveillante qu'elle est inattendue.

Mais avons-nous encore le temps de nous promener au jardin ? Avons-nous le temps d'attendre l'inattendu ?

 

Le volcan, ce n'est pas à sa violence que Nietzsche en appelle (ou pas essentiellement), mais à l'énergie intense qu'il tient en réserve, et que l'éruption libérera, soudaine et inattendue.

Une énergie capable de balayer le trop humain qui empêche d'être juste humain.

L'heure d'éruption de l'humanité en l'être humain, qu'ont désirée, pour laquelle ont oeuvré, tant de nos prédécesseurs sur le chemin de la vie, est-elle proche, lointaine ? Qui le sait ? Pas le bon Dieu, et moi non plus (étonnamment).

Mais, que Dieu la sache ou pas, il est une chose que je sais : l'éruption nécessaire est celle d'une véritable responsabilité écologique, associée à une véritable solidarité humaine*. Elle naîtra de la libération du ravageur narcissisme des petites différences**.

Elle naîtra … si l'on a le temps d'attendre.

 

*Voir le dernier rapport du GIEC.

**Religions, ethnies, nations : comme elles sont de peu d'enjeu ces différences, au regard de la réalité du genre humain. Seule une absurdité suicidaire les porte à incandescence (aidée il est vrai de cons, de salauds, de fous parfois, qui s'emploie à souffler sur les braises des conflits millénaires qu'elles ont déjà suscités).

 

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