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En fonction de leur croyance

« n°44 : Les motifs auxquels on croit.

Si important que puisse être de connaître les motifs d'après lesquels l'humanité a agi jusqu'à présent : peut être la croyance à tel ou tel motif, donc à ce en quoi l'humanité elle-même a voulu voir et a imaginé à tort jusqu'à présent les véritables ressorts de son agir, est-elle une chose encore plus essentielle pour l'homme de connaissance.

Les hommes ont en effet reçu en partage leur bonheur et leur misère intérieurs en fonction de leur croyance à tel ou tel motif – et non pas de ce qui était réellement motif ! L'intérêt de ce dernier n'est jamais que de second ordre. »

(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Premier livre)

 

Ce prolongement sur la question de la performativité de la croyance (cf note précédente) vient préciser un point capital. Quel que soit son contenu, Nietzsche y voit une illusion, une mauvaise foi* (a imaginé à tort), un paravent idéologique, qui cache la nudité (possiblement dérangeante) de la réalité des motivations.

C'est à écarter ce paravent qu'il s'est employé, comme l'ont fait aussi, chacun dans son domaine, d'autres hommes de connaissance, en particulier Marx et Freud.

 

*Que l'on peut entendre au sens existentialiste, comme dans la fameuse description du garçon de café qui se prend pour un garçon de café. (J.P. Sartre L'Etre et le Néant)

 

 

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