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Donné par surcroît (9)

« Ne vous inquiétez donc pas en disant : ''Qu'allons-nous manger, qu'allons-nous boire, de quoi allons-nous nous vêtir ?'' – tout cela, les païens le recherchent sans répit – il sait bien, votre père céleste, que vous avez besoin de toutes ces choses. Cherchez d'abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Matthieu 6, 31-33)

Il sait bien, votre père céleste, que vous avez besoin de toutes ces choses : ah quand même (ne peut-on s'empêcher de penser). Le texte ne méprise ni ne dénie les besoins essentiels. Ce qui mérite d'être souligné : il n'y a pas d'appel à une quelconque ascèse, ou à un détachement d'ordre bouddhiste.

Ou, si ascèse il y a, elle évoque davantage le conseil épicurien du carpe diem. Se défaire de l'inquiétude du lendemain, voire de son obsession (comme le dit sans répit), et se contenter de cueillir, de glaner le bon de chaque jour.

Et comme le fait l'épicurisme avec la distinction entre le nécessaire et le superflu, l'idée essentielle ici est de hiérarchiser les priorités : d'abord le Royaume et la justice de Dieu.

Voilà qui nous renvoie aussi à la béatitude « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés. » (Mtt 5, 6) (cf précédent parcours 6/9)

Cela vous sera donné par surcroît (vous sera ajouté traduit Chouraqui) amène la même notion d'en plus, de plénitude que rassasiés.

Le rapprochement des deux semble dire : les deux faims, la faim de nourriture concrète, et la faim de justice, peuvent (doivent ?) trouver une réponse commune. Et en effet, la vie en mode « Royaume », c'est un mode où les humains œuvrent à rendre la terre céleste.

Et comment ? En se comportant en humanité vraiment humaine : avec pour valeur cardinale la justice. Car la justice implique la prise en compte des besoins de chacun, et par là le partage concret, et aussi la considération égale de chacun des êtres humains, à tous points de vue.

Le texte évangélique donne un peu plus loin une illustration de la liaison royaume/partage dans l'épisode de la multiplication des pains (Matt. 14, 15-21 et Matt. 15, 32-38). À partir d'un peu de nourriture, apportée par quelques uns et mise à sa disposition, Jésus nourrit toute la foule présente. C'est évidemment une allégorie*, mais elle vise à montrer que le mode « royaume » peut marcher, susciter des solutions.

 

*Qui est liée au rite de « rompre le pain » très tôt adopté par les premières communautés chrétiennes comme ciment de leur unité.

 

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