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  • Jusqu'ici tout va bien

     

    « Le mieux est l'ennemi du bien. »

     

    C'est possible. Mais est-il le pire ?

    En fait d'ennemis, le bien n'en compte-t-il pas de bien pires que le mieux ?

    Exemple : ami du bien, l'à peu près ?

    La résignation ? La paresse ? La politique de l'autruche ?

    Oui cette phrase m'a tout l'air d'un alibi.

     

    Mais je ne veux pas être injuste. Elle peut être une alerte provoquant une prise de conscience et une méfiance justifiée des excès.

    Elle peut être un mot de passe pour accéder au site de la BAH (Brigade Anti Hybris, que l'on confond souvent à tort avec la BOF – Ben On s'en Fout).

    Le mieux est l'ennemi du bien s'apparente ainsi à une sorte de principe de précaution. Il est prudent de ne pas vouloir aller trop loin dans la voie du bien sans garde-fous.

    Car s'il est une chose dont l'humanité ignore les effets à long terme, c'est le bien. L'expérience n'a jamais été tentée. A ma connaissance du moins.

     

    Maintenant, si l'on admet que le mieux est l'ennemi du bien, doit-on en déduire que le pire est l'ami du mal ?

    Faut voir que le pire n'est jamais sûr. Il y a donc dans le domaine du pire une faille potentielle dans nos certitudes, dont on peut trouver l'image dans, je sais pas moi, la fissure d'un réacteur nucléaire. Par exemple.

    Mais alors (restons dans le domaine de la rationalité logique puisque nous y sommes avec l'exemple du nucléaire), dans la mesure où il n'est pas sûr, le pire ne peut-il réduire le mal, et par conséquent se rapprocher du bien ? Non ? Juste un petit peu ?

     

    Décidément tout ceci mériterait une discussion serrée débouchant sur un large débat.

    Avec le risque de nous entraîner dans des spéculations hasardeuses.

    Décidément j'ai du mal à trancher.

    Tout bien pesé va savoir si le principe de précaution ne consisterait pas à s'abstenir de réfléchir.

     

    Parce que vous savez ce qu'on dit : le mieux est l'ennemi du bien.

     

     

     

     

  • Coq à l'âne

     

    « À bon chat bon rat »

     

    Voilà un proverbe qui clairement ne veut rien dire. Ou alors s'il le veut, il le cache bien.

    Mon dico prétend qu'il « se dit quand celui qui attaque trouve un adversaire capable de résister ». Je veux bien.

     

    Mais remarquons cependant :

    1) le proverbe n'est valable que pour les chats. Un rat par exemple aurait dit « à bon rat bon chat ».

    2) je ne vois pas ce qu'une attaque implique de « bon »

    3) pour une résistance OK

    4) je crains que tout ceci ne nous amène aux débats piégés sur guerre juste, riposte proportionnée etc. etc. Brisons donc là.

     

    À bon chat bon rat. À bon rat bon fromage. À bon fromage bon corbeau. À bon corbeau bon renard. À bon renard bonne poule. À bonne poule bon ver.

    À bon vers bon poète. À bon poète Baudelaire. À Baudelaire bon chat ...

    Euh … On tourne en rond.

     

    Essayons autrement.

    À bon chat bon rat = à bon loup bon agneau = à bon capitaliste bon prolétaire.

    Ah mais non ça ne marche pas, car le capitaliste est le rat, pas le chat. Décidément, CQFD : ce proverbe dit n'importe quoi.

     

    Autre problème : le chat n'est pas un signe du zodiaque chinois, alors que le rat, si.

    Personnellement, je suis Cheval. Moi qui déteste les westerns !

    C'est dire le crédit qu'on peut accorder à ces histoires d'astrologie.

    Vous me direz côté ciné on peut plutôt penser à Scarlett O'Hara ou encore à Amélie Poulain.

     

    Montaigne aussi était Cheval. Ça ne pouvait pas mieux tomber. Être à cheval était son « assiette » préférée, dit-il.

    (Sans compter que ça nous fait un point commun lui et moi – toutes choses égales par ailleurs).

    Et Spinoza ? Un mordu d'éthique comme lui : on peut penser qu'il était Chien.

    (Sans collier, donc).

     

    Pour Schopenhauer, aucun doute : Porc-Épic.

     ... Hegel ? ...

    Bourrin, non ?

     

     

  • Verbe pro

     

    Les proverbes sont un plaisir de lecture, dans leur brièveté aphoristique.

    Ils sont en outre censés exprimer un certain bon sens, la sagesse des nations, ce genre de choses.

    Mais c'est quoi le bon sens ? Bonne question, je vous reconnais bien là. Répondons avec la précision mathématique d'un algorithme sondagier.

     

    Proposition honnête Le bon sens couvre la surface délimitée par le cercle ayant pour centre le point de convergence maximale de l'opinion moyenne, et un rayon de longueur aussi minimale que possible.

    Théorème 1 On dira plus simplement qu'en première approximation le bon sens est le noyau dur du conformisme.

     

    Scolie1 Cet énoncé peut-il équivaloir à dire que le bon sens a horreur de l'excentricité ?

    Scolie2 Ma foi à première vue on dirait.

     

    Corollaire du théorème 1 Contrairement au sens interdit, le bon sens ne fait courir ni risque d'accident ni risque de sanction. Au contraire, en prime de toutes les gratifications matérielles résultant du conformisme, il assure la sérénité psychologique découlant du sentiment de conformité.

     

    Scolie1 Voilà qui est toujours bon à prendre, même pour un esprit philosophique & indépendant (et je ne veux nommer personne).

    Scolie2 Tu crois que ce corollaire nous autorise à ne pas aller au-delà de la première approximation ?

    Scolie1 Évidemment ! Ce n'est pas à démontrer.

    Scolie2 Super. On se creusera moins le ciboulot.

     

    Théorème 2 À propos de creuser, si je suivais ce filon des proverbes pour des petits commentaires ? À votre avis les scolies ?

     

    Scolie1 Bonne idée ! Ça nous fera un peu voyager, vous savez ce qu'on dit : Tous les chemins mènent à Rome.

    Scolie2 Logiquement faudrait le dire en latin.

    Scolie1 Tu crois pas si bien dire : les proverbes ça se trouve dans les pages roses du dico. À côté des citations latines.

    Scolie 2 Pas chez Robert Petit, lui il fait pas dans les trucs roses. Et puis il s'adresse pas aux étudiants flemmards, mais aux locuteurs curieux de savoir ce qu'ils disent quand ils le disent.

     

    Bon les scolies ça suffit ! Fin de la récré. La prochaine fois on commence.

    Scolie1 Mieux vaut tard … Quoi ? Ça va ça va j'ai rien dit.