« Le mieux est l'ennemi du bien. »
C'est possible. Mais est-il le pire ?
En fait d'ennemis, le bien n'en compte-t-il pas de bien pires que le mieux ?
Exemple : ami du bien, l'à peu près ?
La résignation ? La paresse ? La politique de l'autruche ?
Oui cette phrase m'a tout l'air d'un alibi.
Mais je ne veux pas être injuste. Elle peut être une alerte provoquant une prise de conscience et une méfiance justifiée des excès.
Elle peut être un mot de passe pour accéder au site de la BAH (Brigade Anti Hybris, que l'on confond souvent à tort avec la BOF – Ben On s'en Fout).
Le mieux est l'ennemi du bien s'apparente ainsi à une sorte de principe de précaution. Il est prudent de ne pas vouloir aller trop loin dans la voie du bien sans garde-fous.
Car s'il est une chose dont l'humanité ignore les effets à long terme, c'est le bien. L'expérience n'a jamais été tentée. A ma connaissance du moins.
Maintenant, si l'on admet que le mieux est l'ennemi du bien, doit-on en déduire que le pire est l'ami du mal ?
Faut voir que le pire n'est jamais sûr. Il y a donc dans le domaine du pire une faille potentielle dans nos certitudes, dont on peut trouver l'image dans, je sais pas moi, la fissure d'un réacteur nucléaire. Par exemple.
Mais alors (restons dans le domaine de la rationalité logique puisque nous y sommes avec l'exemple du nucléaire), dans la mesure où il n'est pas sûr, le pire ne peut-il réduire le mal, et par conséquent se rapprocher du bien ? Non ? Juste un petit peu ?
Décidément tout ceci mériterait une discussion serrée débouchant sur un large débat.
Avec le risque de nous entraîner dans des spéculations hasardeuses.
Décidément j'ai du mal à trancher.
Tout bien pesé va savoir si le principe de précaution ne consisterait pas à s'abstenir de réfléchir.
Parce que vous savez ce qu'on dit : le mieux est l'ennemi du bien.