Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Au pied du lit

     

    « Comme on fait son lit on se couche. »

    Ce proverbe est-il à conseiller ou à déconseiller aux insomniaques ? Plus j'y pense et moins j'ai de réponse.

    Et pourtant je rumine la chose depuis … euh attendez que je rallume ... ah oui quand même.

    Il y a là-dedans quelque chose qui me chiffonne.

    Qui dit insomnie dit incapacité de dormir sur ses deux oreilles du sommeil du juste. Autrement dit, l'insomniaque est par définition inquiet, scrupuleux, indéniablement doté d'une forte tendance à la culpabilisation. Vous pouvez mettre tout ça au féminin.

    Je n'ai pas de statistiques, mais dans tout ce qui est scrupulositation, pente facile à la culpabilité, nous les femmes on a quelques dispositions à faire valoir. Et comme c'est un domaine où peu d'hommes réclament la parité, nous n'avons aucun mal à rester largement dominantes.

    Bref tout ceci pour dire : il y a des chances que l'insomniaque qui se respecte s'applique plus que quiconque à faire son lit.

    Chaque jour à la même heure.

    Avec le même soin tatillon.

    En lissant bien les draps, en tapotant les oreillers ni trop ni trop peu.

    En rencognant le couvre-lit … Non sans se demander jour après jour si après tout ce ne serait pas mieux de le laisser retomber sur les bords …

    Au moins en partie ?

    On est donc devant une aporie : l'insomniaque faisant par définition parfaitement son lit, il devrait dormir comme un bébé (sevré).

     

    Oui mais un lecteur peut être tatillon, lui aussi. (Et donc tout autant insomniaque, occupant ses nuits à lire ce blog – on peut rêver).

    Y en a un, par exemple, je le vois venir. Et me dire qu'il faut entendre les proverbes au sens figuré.

    « Ach. Es ist trop facile, Ariane, de jouer à nehmen la phrase au pied de la lettre. Ach ... Ich me frage même si par hasard y aurait nicht de l'évitement dans la Luft, hein ? »

    Finalement je me demande si je préférerais pas un lecteur bourrin …

     

    OK j'avoue ce proverbe me déprime. Il fait rien qu'à accuser rigoureusement les échecs, insuffisances, le manque de prévoyance dont j'ai su faire preuve avec une remarquable persévérance tout au long de ma vie.

    C'était une idée stupide de choisir d'en parler. Fallait vraiment que je sois pas claire quand j'ai noté ça à 3h34 du matin.

    Car soyons lucides : l'insomnie nuit.

     

     

     

     

  • Chacun cherche son chat

     

    « La nuit tous les chats sont gris. »

     

    Mère Michel : Oh là là m'en parlez pas. Le mien, y se met à biberonner dès potron minet. Alors voyez le tableau le soir entre chien et loup : y fait rien qu'à voir des souris vertes et des éléphants roses à tous les coins de gouttière …

     

    Père Lustucru : Faites comme moi, prenez plutôt un chien. J'me suis dit : s'il est vrai que la nuit tous les chats sont gris, alors nous pouvons en déduire qu'y a des chances que les chiens y soient sobres le jour. Et pour la nuit, comme y a pas beaucoup de chiens insomniaques alors que les chats le sont tous, voyez …

     

    MM : Miaou ! Euh waouh ! Voilà un raisonnement convaincant ! Dites-moi, du coup, vous avez peut être la réponse à une question qui me turlupine ...

     

    PL : Vous avez perdu votre chat et vous vous demandez qui c'est qui vous le rendra ?

     

    MM : Mais pas du tout ! Pourquoi vous dites ça ? ... Quoique c'est vrai ça, je l'ai pas encore vu ce matin ...

     

    PL : Euh … Non je disais ça comme ça. Laissez tomber. Alors c'est quoi votre question ?

     

    MM : Si la nuit tous les chats sont gris, de quelle couleur qu'y sont les les flamants roses ? Les rouges-gorges ? Et les caméléons, hein, les caméléons ?

     

    PL : Franchement là j'y vois pas plus clair que vous. Par contre, pour votre chat je voulais vous dire,  si vous le cherchez … Ah tiens salut Pierrot !

     

    Pierrot : Salut ! Alors quelles nouvelles ?

     

    PL : Le petit chat est … Euh. On disait qu'on n'y voyait pas très clair.

     

    P : Ah ! C'est comme moi, ma chandelle est morte, et là j'allais chez la voisine voir si elle y est. On se boit un verre, un des jours ?

     

    PL : On se fait une bouffe, plutôt. Je vous invite, j'ai un truc au congélo.

     

     

     

  • Plan T

     

    « L'habit ne fait pas le moine. »

     

    Suivez mon regard.

    Un mec capable d'incarner simultanément Harpagon et Tartuffe. Avec la même vérité. Si j'ose dire.

    Il n'est certes pas le seul dans son domaine, la politique. (Un joli domaine ma foi avec ses fiefs, ses chasses gardées). Ils y sont quantité d'hommes (et femmes suivez mon regard) à jurer une main sur la robe de bure et l'autre dans le pot de confiture que le sens du bien commun est leur double discours.

    Euh pardon je voulais dire leur seconde nature, leur seconde peau : ils le portent jour et nuit comme un cilice sous leur coule de moines.

    Mais soyons justes. Des HT il y en a aussi de moins haut vol. Dans la France d'en bas, d'au milieu. Qui font aussi dans l'optimisation fiscale, le travail au noir, le passe-droit tordu.

    Des HT gagne-petit pas trop regardant sur les gros, et ainsi à même de constituer leur socle électoral (comme disent les sondeurs). Mais Dieu me déboulonne, qu'est-ce qu'un socle ? Un machin qui supporte le poids d'un truc qui se hausse grâce à lui.

    Car en vérité je vous le dis, frères et sœurs d'élection, la servitude volontaire, avant d'être une faute éthique, est juste une connerie, l'oubli de son conatus, le mépris stupide de ses intérêts.

    C'est pourquoi, faisant l'impasse sur l'éthique dont tout le monde se fout, je ne parlerai qu'intérêt.

    Prenons (oups ! façon de parler hein) les deux malhonnêtes sus-allusionnés.

    Vous réalisez combien leurs programmes nous appauvriraient ? Avec l'un on se serrerait tout de suite la ceinture, avec l'autre guère après, le temps d'être mis sous tutelle du FMI et d'une quelconque troïka, après explosion des taux d'intérêts suite à la sortie de l'Europe et/ou de l'euro.

    L'intention (confessée ou non) de voter pour eux indiquerait-elle, Dieu me nargue, une explosion des vocations d'ascètes ? Y a tant de gens prêts à serrer encore de plusieurs crans leur ceinture râpée sur leur bure élimée ?

     

    Et de l'autre côté ? Ma foi, ça tartuffe gentiment aussi.

    Y a un vaticineur qui prêche l'Insoumission (sauf envers lui-même faut pas déc). Y a des frondeurs : vous vous souvenez, ces gens qui n'ont pas eu le courage de faire tomber un gouvernement qu'ils trouvaient pourtant si abominable.

    (Ben oui quoi : z'allaient pas risquer de perdre leurs sièges. Frondeurs oui, mais en gardant leurs cailloux de petits poucets).

    Bref des gens auto-labellisés Pure Gauche Vierge, et qui nous abandonnent à la tonte annoncée. Des gens soucieux de la France d'en bas, et qui n'ont aucun état d'âme à nous planter, chacun comptant sur nous comme socle électoral pour son leadership à gauche.

    La gauche, ça ? Alors moi je suis le Pape.