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  • Pour tout ce qui est à venir

    « n°233 : Point de vue le plus dangereux.

    Ce que je fais ou ne fais pas à présent est aussi important pour tout ce qui est à venir que le plus grand événement passé : dans cette formidable perspective de l'effet, toutes les actions sont également grandes et petites. »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    Point de vue dangereux : le mot peut prêter à confusion. Ce n'est pas un point de vue dangereux au sens qui serait nuisible à autrui. C'est juste un point de vue risqué pour celui qui l'adopte.

    Un point de vue qui rejoint les maximes de Kant, autrement dit le point de vue éthique par excellence. Un point de vue qui, en effet, est important pour tout ce qui est à venir, et même tout simplement pour que de l'à venir il y ait.

     

  • L'animal délirant

    « n°224 : Critique des animaux.

    Je crains que les animaux ne considèrent l'homme comme un de leurs semblables qui a perdu le bon sens animal de manière extrêmement dangereuse, comme l'animal délirant, comme l'animal rieur, comme l'animal pleurnichard, comme l'animal malheureux. »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    Oui ben moi, figure-toi, Friedrich, je préfère rire, pleurer (allez pleurnicher si tu veux), je préfère penser, me poser des questions, imaginer (allez délirer si tu veux), plutôt que rester cantonnée à ce que tu appelles le bon sens animal, c'est à dire le téléguidage dans les voies balisées de l'instinct et de la répétition.

     

    Et tout indique que toi aussi, je crains. La preuve ?

     

    « n°225 : Les naturels.

    « ''Le mal s'est toujours assuré le grand effet ! Et la nature est le mal ! Donc, soyons naturels !'' – voilà comment raisonnent secrètement les grands chercheurs d'effet de l'humanité, que l'on a bien trop souvent mis au nombre des grands hommes. »

     

    C'est tellement vrai, l'argument « c'est naturel, c'est la nature, la pulsion, l'instinct » est si souvent utilisé pour justifier le mal, la brutalité, l'instinct de prédation (y compris d'ailleurs celui des hommes sur les animaux cf note précédente).

    Soyons naturels, donc assujettissons les faibles, pratiquons (ou justifions, ou excusons) le viol, l'humiliation, la guerre ...

    Ainsi ont parlé (et parlent encore, ô désolation) tant de « grands hommes ».

     

  • Un avis différent

    « n°220 : Sacrifice.

    Les animaux sacrifiés ont un avis différent des spectateurs sur le sacrifice et l'immolation : mais on ne les a jamais laissés s'exprimer. »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    C'est vrai. Mais réjouissons-nous, avec les humains qu'on sacrifie c'est mieux : par la menace ou l'aliénation, on peut les faire adhérer à l'avis de leurs immolateurs.