« Savoir.
Une sorte d'ignorance affectée propre aux races civilisées, et qui les affecte. À ne pas confondre avec l'ignorance, cette espèce de savoir dont les sauvages sont victimes. Voir Non-sens. »
(Ambrose Bierce Le dictionnaire du diable)
Je ne suis pas sûre de comprendre cette définition, je la trouve embrouillée. Quelle est la cible de Bierce ? Le « civilisé » affecté, qui manque donc de naturel ? Ou le « sauvage » qui n'est pas un sachant mais un croyant-savoir, à qui des croyances tiennent lieu de savoir ? Les deux peut être. Peut être les deux participent-ils du même non-sens ?
De fait il n'est que de voir comme pullulent les croyant-savoir dans nos sociétés, préférant le non-sens des rumeurs, des vérités alternatives, à la reconnaissance d'une ignorance qui serait le début du savoir. Ainsi que le disait un certain Socrate.
Qui ?
« Scrupule.
Mot tombé en désuétude du fait qu'il exprime une idée qui n'existe plus. »
Faut pas être aussi pessimiste, Ambrose. Les gens scrupuleux existent encore. Exemple ? Euh …
« Sénateur.
L'heureux acquéreur aux enchères des suffrages. »
On voit que ce n'est pas d'aujourd'hui que la démocratie américaine présente quelques failles. Américaine et autres. Clientélisme et démagogie, que de ronds-points inutiles, que de subventions associatives discutables, que de multiplications de sinécures-pour-les copains commet-on en votre nom …
« Soi.
La plus importante personne de l'univers. »
Pourquoi, il y en a d'autres ?
Bon allez, foin de Sinistrose, terminons ce S avec du Souriant :
« Somnolent.
Profondément affecté par une pièce adaptée du français. »
« Soulagement.
Se lever tôt un jour de grand froid pour se rendre compte que c'est dimanche. »
« Surnaturelle.
La réapparition d'un parapluie emprunté. »