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Blog - Page 187

  • Sortie sans achat (sans H)

    « N'attendez plus » « Venez profiter de nos ventes privées » « En tant que client privilégié vous pouvez bénéficier de créneaux réservés » « Pour vous seul des soldes uniques sur tous les produits des plus grandes marques » « Activez votre carte de fidélité pour gagner toujours plus de réductions » …

     

    En fait vous savez quoi : non.

    J'ai pas vraiment envie de profiter, je ne me découvre pas grand désir de bénéficier, et je traîne carrément les pieds pour activer.

    En fait ben oui : attendre. Voilà. Je vais faire ça.

    Surseoir. Reporter. Repousser. Patienter.

    Me donner le temps de.

     

    Fini d'arpenter les avenues du commerce, les réelles ou les virtuelles. Tant qu'à faire je vais plutôt m'asseoir au café du même nom (le seul qui ne fermera jamais) en sirotant un simple verre d'eau.

    Et prendre le temps de.

     

    Je sais que ça vous fait peur. Parce que, quand je le perds à courir après vos promotions, vos offres, mon temps c'est votre argent.

    Désormais qu'on se le dise : y a pas écrit banquier pour milliardaire américain (ou asiatique ou quoi que que ce soit).

    Y a pas écrit mécène pour artistes de l'aliénation.

     

    J'ai dit un gros mot ? Et comment ça s'appelle, quand on bâtit des empires sur l'appât du gain (ou son illusion), sur le panurgisme et sur le décervelage ?

    Désormais faut le savoir je vais devenir ce que je suis : libre.

    Je continuerai à me nourrir, me fournir, oui, mais que ce soit si je veux, quand je veux, et ce que je veux. C'est à dire juste ce dont j'ai besoin et qui me plaît, vraiment.

    C'est à dire pas tellement en somme.

     

    Alors vous pouvez ranger la moitié de vos étals, tirer les rideaux sur les trois quarts de vos vitrines, et fermer les neuf dixièmes de vos sites.

     

    Mot dièse j'ai déterré l'arme de guère.

    Et j'avance sur le sentier de la décroissance.

     

  • La guenon et le génie (sans G)

    Dame Ouistiti un beau matin

    Marchant à travers la forêt

    Vit venir à elle un lutin …

     

    - Mais peut être était-ce un follet

    Un kobold ou un farfadet ?

     

    - Voilà qui ne m'importe en rien.

    Et que la forêt fût de pin

    Ou pas

    Je ne veux point examiner

    Le cas.

     

    - Nous direz-vous ce qu'il advint à ce petit ?

     

    - Taisez-vous donc vous le saurez mon cher ami …

     

    Notre lutin pleurait à fendre l'âme :

    Est-il perdu, souffre-t-il quelque mal ?

    Se demandait Dame Ouistiti,

    Qui pour n'être qu'un animal

    N'en était pas moins bonne femme.

     

    Elle avança la main

    Vers le susdit lutin ...

     Lequel à toutes jambes détala.

     

    - Et pourquoi fallut-il qu'il s'en allât ?

     

    - L'effraya chez notre Simienne

    Le sourire pointu et la patte vilaine.

     

    - Mais la morale de cela ?

     

    - Une question me trotte en tête :

    Lequel des deux fut le plus bête ?

     

     

  • Bel effort (sans F)

    - J'arrête, j'en peux plus.

    - Allez, on y est presque !

    - Tu rigoles : on est à peine à la moitié !

    - Vois pas le verre à moitié vide, mais bien plein, pense à l'apéro qui nous attend, ça te motivera.

    - C'est moi qui suis complètement vidé, j'y arriverai pas je te dis.

    - Bon, écoute : tu montes encore ces trois marches, là, et au palier on se prend une pause.

    - Les pauses le problème c'est qu'après on a encore plus de mal à s'y remettre …

    - Ah c'est bien toi ça : Christophe ou la négativité montée sur pattes. Tu sais quoi, t'es vraiment trop lourd, laisse tomber, rentre chez toi, j'appelle Jean-Alphonse.

    - Jean-Alph ? On parle du même ? Ce con de Jean-Alph !! T'es pas sérieux ?

    - C'est juste que là il nous aiderait bien, il a une super énergie, du dynamisme, il est pas râleur …

    - Pas râleur lui, tu veux dire ?

    - Exactement : lui. Il connaît le mot positivité, lui.

    - Tu me déçois, Joseph, je croyais que t'étais un ami.

    - Tu vois tu prends tout mal. C'est juste que ça commence à bien … Je voudrais me débarrasser de ce mastodonte, merde ! Et puis Philomène, là-haut elle doit commencer à se demander ce qu'on …

    - Ouais ben elle a qu'à pas habiter une chambre de bonne pourrie au sixième sans ascenseur.

    - Question de moyens, tu sais bien qu'elle roule pas sur l'or. Par contre moi à sa place je meublerais pas un galetas pareil avec une commode Louis-Philippe.

    - Ohé les gars, je vous entends.

    - Ah salut Philo … Euh oui voilà, on est là ... Mais te penche pas comme ça, ma belle, tu vas tomber …

    - T'inquiète. Alors : primo ma piaule est pas pourrie, deuzio la commode c'est l'héritage de ma Mémé Épiphanie j'y tiens, et troizio ça commence à être une pause convenable, là, non? Allez les gars on s'y remet hop hop. Je vous prépare un bon expresso.

    - On avait pas dit l'apéro plutôt ?

    - L'apéro, à cette heure-ci ? Ah ben dis donc Christophe, je comprends pourquoi côté énergie c'est pas …

    - Allez ... Philomène …

    - Ouais OK. On trinquera à Louis-Philippe !