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Blog - Page 251

  • Juste une idée

    « La joie de l'homme, c'est de faire le propre de l'homme. Le propre de l'homme, c'est la bienveillance envers son semblable, le mépris des sensations, la sélection des idées justes et la contemplation de la nature universelle avec les événements qu'elle détermine. »

    (Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même VIII, 26)

     

    Cela pourrait être signé par Spinoza. À l'exception, et c'est déterminant, du mépris des sensations. Il y a là sans doute une différence culturelle.

    Marc-Aurèle adhère à un stoïcisme imprégné de platonisme qui dissocie corps et psychisme, pour subordonner le premier (en tant qu'éphémère) au second (censé être partie d'une « âme » éternelle).

    Spinoza, autant dans la cohérence de son système unisubstantiel* que par imprégnation de culture juive, associe profondément le charnel et le spirituel.

     

    Plus encore sans doute y a-t-il une différence de personnalité et de situation. Marc-Aurèle philosophe en homme de pouvoir, dur à lui-même et pas si tendre aux autres qu'il veut bien le penser (ou même l'essayer).

    Spinoza philosophe en homme libre, au plan social comme intellectuel, (liberté payée cher), en amoureux de la vérité.

    Ont-ils, dans cette sélection des idées justes (Spinoza dit penser de façon adéquate), trouvé la joie qu'ils disaient ? L'essentiel sans doute est de l'y chercher.

    Et aujourd'hui pour nous, de veiller à ne pas dévaloriser l'intelligence et la raison, au profit de l'immédiateté pulsionnelle à laquelle tout nous incite.

     

    *Sur l'Éthique cf ce blog fin avril/fin juillet 2013 (un parcours de l'ensemble en quelques épisodes) et/ou 3 février/25 avril 2016 (un abécédaire, mon Spinoza de A à Z)  

    D'ailleurs peut être j'y reviendrai, à l'Ethique, pour la partie 3 sur les affects.  Enfin pour l'instant c'est juste une idée.

     

  • Sans commentaire

     

    « Un concombre amer ? Jette-le. Des ronces sur le chemin ? Évite-les. Cela suffit. N'ajoute pas : pourquoi cela dans le monde ? »

    (Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même VIII, 50)

     

    Moi ? Mais j'ai rien dit.

    (Je l'ai pensé si fort que ça ?)

     

    « Recevoir sans orgueil, perdre sans souci. » (Pensées pour moi-même VIII, 33)

    Voilà. Oui. C'est cela … Non, sérieux, c'est une magnifique devise à choisir pour avancer dans une liberté sereine.

     

  • Bonne volonté

    « Je ne mérite pas de m'affliger car je n'ai jamais affligé volontairement personne. » (Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même VIII, 42)

     

    J'ai déjà noté que ces pensées sont souvent trace du débat de Marc-Aurèle avec son surmoi, débat fréquent, pour ne pas dire permanent.

    Le surmoi Janus, double face, le surmoi pharmakon, agent double. Agent à la fois de l'utile et bienfaisante conscience morale, et de la débilitante angoisse de culpabilité.

    Je ne mérite pas de m'affliger signe ainsi le quitus de la conscience morale : "c'est bon tu as fait au mieux, ne te reproche rien".

    Mais on y décèle tout autant une angoisse : n'avoir affligé personne, est-il sûr que cela nous garantisse que personne ne voudra nous affliger ?

     

    Bon, Marco le sait autant que nous, rien n'est moins sûr. Autrement dit la justice immanente & rétributive, c'est grosse blague.

    Après on peut toujours choisir de la supposer, la justice, se la figurer, de façon à avancer dans la vie sans (trop de) peur ni de reproche. "Tous les moyens sont bons pour ne pas se sentir trop mal ni être trop mauvais" : voilà décidément la maxime éthique de base.

     

    Et puis il y a ce volontairement qui ne peut manquer d'accrocher le lecteur. Au-delà de l'objectivité du « on sait jamais », comment ne pas y entendre un aveu … involontaire ?

    Mais rassure-toi Marco, loin de moi la pensée de te jeter la pierre. Au contraire. Affliger, si c'est des cons ou des salauds, je dis : vas-y, fonce. Si ça leur fait pas le mal qui leur ferait du bien, tant pis. Mais au moins toi tu te seras un peu lâché, c'est pas si souvent.