Un haïku est un poème japonais qui consiste à noter, dans une forme à la fois brève et codifiée, une sensation, une impression, une image, dans sa fugacité, son évanescence. En fait il est particulièrement dans l'air du temps et le tropisme actuel de l'écrit court, c'est en quelque sorte la poésie-tweet. Classiquement il est composé de 17 syllabes réparties en trois vers : 5/7/5. Pas de rimes, pas de structure syntaxique complexe, le maître-mot qui préside à sa création est « karumi » qui signifie légèreté. (Oui je me la pète en citant un mot japonais, mais c'est dans tous les bouquins sur le haïku). Il y a encore des caractères formels à propos de la ponctuation, de la nature grammaticale des mots employés, mais je vous passe les détails techniques. Faire un cours, pourquoi pas, mais le faire court.
Sur le plan thématique, classiquement encore, le haïku est un poème de saison. En hiver on écrit des haïkus d'hiver, ou sur l'hiver, au printemps des haïkus de printemps etc. Cela veut dire qu'on transcrit des impressions ou images de la saison correspondante, et en plus normalement le poème doit contenir un « mot-saison », genre pour l'hiver « hiver », « neige », « froid » etc. Les puristes pensent que le haïku est un art si japonais qu'il est impossible de le transposer, en clair qu'il est aberrant d'essayer de faire des haïkus en une autre langue, surtout les langues comme la nôtre, si différentes à tous points de vue du linguisme japonais. Eh bien au cas où ça vous aurait échappé je ne suis pas puriste. Voici donc des exemples pour le cas où vous auriez envie de tenter l'exercice. Ce sont des haïkus écrits par moi-même personnellement, haïkus de printemps car le printemps cette année est en avance, et puis comme ça c'est raccord avec la floraison de l'autre fois. (Pour ceux qui suivent).
Aube de printemps,
Oiseaux réveille-matin :
Avec eux chanter !
Fleurs de l'amandier ...
Je plonge dans leur écume
Ah ! Odeur de miel ...
Semer des mots-graines,
Eclosion de haïkus,
ça c'est du printemps !