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  • Indices ?

    Alors, quelques idées sur l'auteur de la phrase d'hier ?

    Pas si facile, hein ? J'ajoute des indices : le livre où se trouve cette phrase a donné lieu à un film. Par ailleurs il a valu à son auteur le prix Goncourt. Vous en déduisez donc qu'il s'agit d'un roman.

    Récapitulons

    un auteur qui est une femme (du siècle dernier)

    un roman, prix Goncourt, porté à l'écran.

     

    Oui mais Goncourt quelle année, et film de qui ?

    Eh bien cela constituera les indices de demain. Mais vous aurez trouvé d'ici là. 

  • Voilà voilà

    Voilà voilà. J'ai envie de mettre un mot (ou deux voire trois) dans ce blog, de venir ici causer un peu, sinon avec vous du moins pour vous, inconnus et incertains lecteurs, mais lecteurs un peu tout de même de temps en temps. Mais la question est parler de quoi ? En fait j'ai bien quelques machins sur le feu qui vous intéresseraient peut être chi lo sa, mais mon vieil aquabonisme me saisit. Car ces machins c'est rien que des machins qui demandent du boulot, genre lecture de textes de Freud, ou de Nietzsche, ou de Spinoza.

    D'où ma flemme aquaboniste. Quoique. Nous savons vous et moi ou en tous cas moi c'est sûr je sais depuis longtemps que la flemme ça n'existe pas. Les mots paresse, flemme, indolence, nonchalance and so on ne sont que des alibis pour 4 choses. Pour certains ce sera plutôt une chose ou l'autre. Pour moi c'est toujours les quatre à la fois. Bingo carton plein.

    1° La peur de ne pas arriver à faire ce qu'on se propose de faire.

    2° Le dépit de penser que ça ne sert à rien et ou que tout le monde s'en fout.

    3° Et qu'en plus ça rapporte même pas de fric.

    4° Et que bon de toutes façons dans une poignée d'années aucun d'entre nous ne sera plus là, ou alors dans un sale état. Et on a beau rester positif, faut bien dire qu'un Alzheimer complique un tantinet la fluidité de la lecture et ou de l'écriture.

     

    Voilà voilà. Et maintenant on fait quoi ? Ou bien j'enfonce le clou histoire de me et vous déprimer à mort, ou bien on tente autre chose. Oui hein on va faire plutôt comme ça.

    J'ai donc décidé myself pas plus tard qu'en insomniant cette nuit qu'il y aurait un truc marrant à faire, dont illico je vous livre le processus ci-dessous.

    1° Yeux fermés devant ma bibliothèque, je laisse aller ma main au hasard, je sors un bouquin.

    2° J'ouvre le bouquin au hasard, et yeux fermés toujours, je pose mon doigt sur la page.

    3 ° Le doigt ne pourra que pointer sur un mot, lequel mot ne pourra qu'être inclus dans une phrase. Sauf s'il s'agit d'une phrase nominale, auquel cas le mot sera la phrase à lui tout seul mais je ne l'exclurai pas pour autant j'ai l'esprit large.

    4° Je recopie consciencieusement la phrase sur la page.

    5° Je vous balance les fariboles & inepties que la phrase me suggère.

    OK, ready to go ?

     

    C'est la même chose, la même pitié, le même appel au secours, la même débilité du jugement, la même superstition disons, qui consiste à croire à la solution politique du problème personnel.

    Franchement, là je vous dis pour un coup d'essai c'est un coup de maître. Putain de phrase, hein ? Je vous jure que je n'ai pas triché.

     

    Bon ben on se la commente la prochaine fois. D'ici là devinez de qui elle est, et dans quel ouvrage. Un indice pour pas trop vous paumer : l'auteur est une femme.

  • Phrases (3) Sérieux

    «Nous ne voulons pas le pouvoir, nous voulons pouvoir.»

     

    Une autre phrase à opposer au diabolique maître du monde dont parle Zarathoustra. Je l'ai trouvée dans Hémisphère gauche (Razmig KeucheyanEd Zones/La Découverte 2010/2013). Livre de philosophie politique idéal à lire sur la plage, le style 300 pages au bas mot, police 10, alinéas rationnés. L'auteur y proposeune cartographie des nouvelles pensées critiques (en clair néo-marxistes), des analyses utiles pour penser les stratégies aptes à limiter les dégâts sociaux, écologiques, intellectuels de 40 ans de règne quasi universel d'un capitalisme radical. Allez-y voir, ça vaut la peine et le mal de tête. Certes votre goût du divertissement ne sera pas totalement satisfait, mais vous aurez la sensation de devenir plus intelligents, de vivre une augmentation de puissance bien spinoziste. Passant de la passivité à l'agir, sur la plage vous n'hésiterez pas à lâcher le livre pour aller nager dans l'eau, même froide ou pleine de méduses.

    Keucheyan attribue cette phrase au sous-commandant Marcos. Vous voyez qui c'est ? Créateur de ladite Armée Zapatiste de Libération Nationale Mexicaine. Illuminé ? Gourou ? Maître es canulars ? Folklo en tous cas, mais Keucheyan qui a l'air bien informé dit que sous le folklore y a un mec sérieux, un intellectuel philosophe (gage de sérieux ? that is the question) qui s'exprime « dans un style sud américain ironique ». Pour lui transformer la société par prise de pouvoir sur un modèle « léniniste », prise d'un pouvoir conçu comme total sinon totalitaire, est une erreur, car cela produit des régimes plus détestables que ceux combattus. Il faut donc renoncer à prendre le pouvoir, et juste tenter des transformations à partir des interstices de liberté que le capitalisme produit inévitablement. Par exemple dans le domaine médiatique, où il a débarqué avec ses mystères et sa cagoule (sauf que qui le connaît à part quelques gauchos convaincus ? Mais il est vrai que la provocation buzze mieux quand elle est raciste, antisémite, simpliste et productrice de violence).

    A mon sens l'argument décisif ne serait pas que la prise de pouvoir a toutes les chances de mal finir (au point où on en est ...), mais plutôt que le pouvoir est si éclaté, multiforme, qu'on ne sait par quel bout le prendre. Il n'y a plus (y a-t-il jamais eu) le pouvoir, mais du pouvoir disséminé un peu partout. Certes les systèmes fournisseurs de capitaux (genre banques et fonds de pension) et les entreprises transnationales, qui sont les deux mamelles du marché mondialisé, occupent une bonne surface de pouvoir. Mais ce n'est pas un pouvoir lisse et cohérent, il est traversé de forces contradictoires répondant à mille intérêts divergents à tous niveaux. L'incompatibilité d'intérêts entre acheteur et vendeur est en effet, Dieu me pluvalorise, la base logique du MOC (Marché Option Capitaliste) où chacun espère se capitaliser oui, mais pas n'importe comment, encore faut-il que ce soit aux dépens de l'autre.

    Bref vouloir vraiment agir et pouvoir, c'est laisser tomber cette version du pouvoir, et en chercher une autre.

    - Comment ? Où ? Avec qui ?

    - Que des bonnes questions.