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  • De l'amour et du hasard

    « Heureux au jeu malheureux en amour. »

     

    Cartésiens, cartésiennes, envisageons ce proverbe en toute rationalité.

    Deux cas.

    1) Vous êtes malheureux en amour à cause que vous êtes parti(e) jouer avec les potes au lieu de rester auprès de votre blond(e).

    Qui forcément, las(se) d'aligner les cailloux du solitaire ou de multiplier les réussites, a fini par rechercher une autre compagnie. Enfin une compagnie.

    Auquel cas il est clair vous aviez déjà choisi de mettre votre bonheur dans le jeu. Par conséquent faut pas venir vous plaindre si le bonheur il est pas aussi du côté de l'amour.

     

    2) Vous vous mettez à fréquenter casinos et cercles de jeux (ou simplement vous vous rancardez avec les potes pour un tarot) à cause d'un chagrin d'amour.

    Auquel cas vous mettrez tout votre espoir dans la véracité de ce proverbe. Ce serait trop triste de perdre sur tous les tableaux.

    Mais il y a fort à parier que vous soyiez déçu. La Fortune et le Hasard sont comme votre blond(e) : il faut les aimer sans partage pour espérer qu'ils vous rendent la pareille.

    Au jeu, en amour, même règle : faire tapis sous peine de faire tapisserie.

     

    3) Naturellement il y a une synthèse hégélienne, une martingale pour arriver à tirer son épingle du jeu. Tomber amoureux(se) d'un(e) autre joueur(se).

    Vous me direz : oui mais où se rencontrera-t-on, sinon dans un casino, un cercle de jeux, ou un groupe de potes avec qui on joue au tarot ?

    Auquel cas il y a des probabilités non négligeables pour que cette personne se retrouve là suite à un chagrin d'amour.

    Du coup pourrez-vous miser sur elle pour réussir une relation ?

    C'est certes un pari risqué.

     

    Mais comme dit mon ami Pierrot, aimer est un jeu qui en vaut toujours la chandelle.

     

     

     

     

     

  • Saison nouvelle

    « Une hirondelle ne fait pas le printemps. »

     

    Encore un auteur de proverbe qui ne brille pas par sa gaieté de pinson. Un ours mal léché immergeant à peine de l'hibernation.

    Un vieux porc-épic qui fait rien qu'à se rouler en boule.

    C'est vrai quoi : il pouvait énoncer la même idée de façon bien plus positive.

    Un flocon de neige ne fait pas l'hiver. Un petit crachin ne fait pas l'automne.

     

    Sans compter qu'en plus cette idée est fausse.

    Une hirondelle ne fait pas le printemps ? Ah bon ?

    Et pourquoi qu'elle le ferait pas ?

    Bon d'accord soyons réalistes, il faudra qu'elle échappe à la grippe aviaire, ainsi qu'à quelques prédateurs.

    En particulier espérons qu'elle se sera envolée du nid avant qu'un cuisinier chinois passe par là.

     

    En réalité, toute hirondelle peut faire le printemps.

    Et peut être qu'une plume d'hirondelle y suffit.

     

    Peut être qu'y suffit l'audace du premier amandier, ses fleurs fragiles bravant les bourrasques encore hivernales.

    La naïveté simplette de quelques pâquerettes au bord d'un champ.

    Le rose extasié d'un arbre de Judée, le parfum du premier lilas.

    L'espoir vert tendre de chaque feuille sur chaque branche.

     

    Le printemps n'a pas besoin de grand chose pour se pointer et s'épanouir.

    Juste une hirondelle qui ose lui faire confiance, et s'envole à travers l'hiver jusqu'à lui.

    Et si jamais le printemps est assez grincheux pour snober la première hirondelle, pourra-t-il résister à l'appel de la suivante ?

     

    Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mettons. Mais deux ?

     

     

     

     

     

     

     

  • Plat du jour

     

    « On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. »

     

    Avec ce proverbe on voit clairement que le bon sens et les bons sentiments ça fait deux. Bienvenue dans la sale arrière-cuisine de la realpolitik, du machiavélisme sans nuances.

     

    Mais quittons la métaphore pour la réalité. Car, disons-le sans tortiller, s'il est une fin qui justifie les moyens, c'est bien la faim. C'est même une des moins regardantes.

    Songeons aux hyènes et autres charognards.

     

    Après vous me direz pourquoi une omelette ? Pourquoi pas plutôt une tartine de confiture ou des pâtes à la florentine en l'honneur de Machiavel ?

    Une tarte tatin ? Des bretzels ? Des lentilles contre son droit d'aînesse ?

    La logique nous souffle que ce proverbe a tout simplement été pondu par un éleveur de volaille. Et cela devrait suffire à nous clouer le bec.

    Mais je parie qu'il s'en trouvera pour ergoter : où est la poule où est l'œuf, et patati et patata.

    Aussi bien y en a qui vont mettre sur la table le débat sur le végétarisme. Non sans l'assaisonner de questions aussi pimentées que : est-il légitime de manger des œufs cochés ?

    Je ferais mieux de rester dans ma coquille, en savourant peinarde ma poire et mon fromage. Car je l'avoue, je n'ai à vous servir sur la question que du réchauffé bien fadasse.

    Genre que l'omelette (et tout ce qu'elle peut métaphoriser) c'est juste le cycle mort/vie.

    Même que la destruction créatrice y a rien de meilleur pour la croissance (oui, ça c'est pour me faire des copains au MEDEF car on sait jamais, en cas de vaches maigres ...)

    Genre aussi que bon c'est vrai avec l'élevage en batterie ou les abattoirs immondes nous ne faisons pas honneur à notre humanité.

    Que si nous donnions sur le sujet de l'alimentation la parole aux veaux vaches cochons couvées, parions que nos points de vue seraient sensiblement divergents.

     

    Bref, pour mettre mon grain de sel en guise de point final au débat sachez que moi les œufs en fait je les préfère à la coque.

    Mais sans sel. Avec beaucoup de poivre.

    Et des mouillettes. Sans beurre. Juste du pain bon comme du bon pain.

    Oui mais vous me direz : on ne fait pas de pain sans écraser de blé.

     

    Décidément on n'est pas sorti de l'auberge.