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  • Iodlala jodlala

    Dans mon Robert, je n'ai pas trouvé d'onomatopées en i ni j (non ce n'est pas un mot japonais). Ce qui s'en rapproche le plus est le verbe iodler ou jodler.

     

    La tyrolienne, chant guttural, modulé, semble évoquer un cri d'animal (peut être est-ce son origine)

    (faudrait que je demande à Karambolage cf Brrr).

    L'animal serait un gibier à plumes bien sûr, vu que ce sont des plumes qui ornent le feutre du costume traditionnel. Et plus précisément des plumes de gallinacées.

    La tyrolienne serait donc issue du chant d'une espèce de poule faisane (ou de poulet faisan), chassée au Tyrol.

     

    On ne peut que louer duTyrolien le talent de musicien et le sens pratique.

    Le iodlala joint l'agréable à l'utile.

    Il offre le plaisir de se livrer à des acrobaties vocales, tout en remplaçant avantageusement l'appeau.

    Un appeau, ça peut tomber de la poche de la Lederhose, se fêler, se boucher peut être. Le faisan sera-t-il appâté par un congénère qui a l'air d'être enrhumé, ou pire qui chante faux ?

     

    Ainsi au Tyrol, le chasseur sachant chasser est un chanteur sachant iodler.

     

     

  • Hihan

    Autant que je me souvienne, le premier livre que j'ai lu toute seule en entier fut Les Malheurs de Sophie. Un grand livre cartonné, avec sur la couverture des couleurs vives, du doré, une Sophie échevelée et débraillée.

    J'avais marché à fond, détesté la méchante Fichini, et presque autant M. de Réan le père de Sophie, apparemment enclin à regarder ailleurs.

     

    Lorsque j'ai lu, guère après, Mémoires d'un âne, mon appréciation a été plus mitigée. Même à mon âge encore tendre, je voyais qu'il y avait trop de gnangnan dans les hihans (ou hi-han les deux pluriels sont possibles dit Robert) (ne pas perdre une occasion de s'instruire, disait Mme de Fleurville à ses petites filles modèles).

     

    Pourtant, je trouvais étonnant, vraiment inventif (je n'avais pas ce mot-là bien sûr, mais je le ressentais) de raconter l'histoire du point de vue de l'animal. Moi qui passais des heures dans le jardin de mes grands parents à observer les fourmis, je n'avais pas eu l'idée de les faire parler, de voir le monde à leur façon.

    Du coup après j'ai essayé, ce qui m'a amenée à la conviction que ma place de petite fille, malgré quelques légers inconvénients (du genre finir sa viande ou être obligée de faire la sieste), n'était pas si mauvaise.

     

    Plus tard, sortant de l'enfance, j'ai constaté qu'ils ne sont pas rares, les ânes qui racontent des histoires pour faire voir le monde à leur façon.

    Des ânes nettement moins sympathiques que Cadichon.

     

    (Cadichon franchement Sophie Rostopchine ! Cette rime avec cornichon …)

     

  • Glouglou

    « 1 Bruit que fait un liquide qui coule dans un conduit, hors d'un récipient, etc. »

     

    Le bruit d'un liquide qui coule, quoi. Ça suffisait comme définition, Robert. Là tu as mis le doigt dans un engrenage.

    Parce que si tu dis hors d'un récipient, faut dire aussi quand on le verse dans le récipient. Si tu dis dans un conduit faut dire aussi dans une canalisation, hors d'un robinet, dans une gouttière et hors d'une gouttière.

    Sans omettre le glouglou dans la gorge de qui boit à la régalade.

    Bref du coup forcément tu t'es senti obligé de couper court avec « etc. »

     

    L'ennui c'est que « etc. », tu le sais comme moi, Robert, ça jette toujours un doute : ne serait-ce pas, comme dirait Spinoza*, l'asile de l'ignorance ?

    « Alors voyons, faudrait deux trois autres exemples de glouglous ... euh je sèche ... allez zou je vais dire etc. et basta. »

     

    « 2 Cri du dindon, de la dinde. »

     

    D'accord je ne suis pas ornithologue, mais tout laisse à penser que les deux ont le même cri.

    Est-ce un souci de parité qui pousse Robert à donner cette précision inutile ?

    Ou, plus perfidement, l'envie d'adjoindre au péjoratif dindon la non moins péjorative dinde ? Genre « y a pas de raisons que les meufs s'en tirent mieux que nous, hein ? »

     

    Quoique. Le même cri, pas si sûr. Si, comme on l'a vu (cf ding dong), une sonnette sonne différemment en mode mâle et en mode femelle, pourquoi pas un dindon ?

     

     

     

    *« et c'est ainsi, de proche en proche, qu'ils ne cesseront de demander les causes des causes, jusqu'à ce que tu te réfugies dans la volonté de Dieu, c'est à dire l'asile de l'ignorance.»

    (Éthique Appendice de la partie 1)