- J'arrête, j'en peux plus.
- Allez, on y est presque !
- Tu rigoles : on est à peine à la moitié !
- Vois pas le verre à moitié vide, mais bien plein, pense à l'apéro qui nous attend, ça te motivera.
- C'est moi qui suis complètement vidé, j'y arriverai pas je te dis.
- Bon, écoute : tu montes encore ces trois marches, là, et au palier on se prend une pause.
- Les pauses le problème c'est qu'après on a encore plus de mal à s'y remettre …
- Ah c'est bien toi ça : Christophe ou la négativité montée sur pattes. Tu sais quoi, t'es vraiment trop lourd, laisse tomber, rentre chez toi, j'appelle Jean-Alphonse.
- Jean-Alph ? On parle du même ? Ce con de Jean-Alph !! T'es pas sérieux ?
- C'est juste que là il nous aiderait bien, il a une super énergie, du dynamisme, il est pas râleur …
- Pas râleur lui, tu veux dire ?
- Exactement : lui. Il connaît le mot positivité, lui.
- Tu me déçois, Joseph, je croyais que t'étais un ami.
- Tu vois tu prends tout mal. C'est juste que ça commence à bien … Je voudrais me débarrasser de ce mastodonte, merde ! Et puis Philomène, là-haut elle doit commencer à se demander ce qu'on …
- Ouais ben elle a qu'à pas habiter une chambre de bonne pourrie au sixième sans ascenseur.
- Question de moyens, tu sais bien qu'elle roule pas sur l'or. Par contre moi à sa place je meublerais pas un galetas pareil avec une commode Louis-Philippe.
- Ohé les gars, je vous entends.
- Ah salut Philo … Euh oui voilà, on est là ... Mais te penche pas comme ça, ma belle, tu vas tomber …
- T'inquiète. Alors : primo ma piaule est pas pourrie, deuzio la commode c'est l'héritage de ma Mémé Épiphanie j'y tiens, et troizio ça commence à être une pause convenable, là, non? Allez les gars on s'y remet hop hop. Je vous prépare un bon expresso.
- On avait pas dit l'apéro plutôt ?
- L'apéro, à cette heure-ci ? Ah ben dis donc Christophe, je comprends pourquoi côté énergie c'est pas …
- Allez ... Philomène …
- Ouais OK. On trinquera à Louis-Philippe !