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  • Hôtesse (sans S)

    J'adore recevoir. J'ai le chic pour préparer un plat de choix, créer un décor, une ambiance, où chacun trouve une place et beaucoup d'agrément.

    Et on apprécie, on me dit régulièrement : « Marie-Béatrice, on aime vraiment venir chez toi ». Ce qui me donne encore davantage de joie, j'avoue.

    J'aime tellement répandre du bonheur autour de moi.

     

    Bon y a un ou deux grincheux par ci par là qui trouvent à redire. Genre que j'aime en priorité épater la galerie. N'importe quoi.

    En fait ce qu'il y a chez eux : de l'envie. Voilà tout. Envie pour mon niveau de vie. Oui j'ai de l'argent, eh bien ?

    N'empêche le grincheux il fait la fine bouche devant le blini au caviar ? Il dit : « donne-moi plutôt un machin au pâté, Marie-B, je préfère » ?

    Rien à ajouter, hein ?

     

    Envie pareil chez la copine qui détaille ma toilette : « Joli ce fourreau, ma chérie … Bon moi je porte pas ça … Faut avoir l'audace … Parce qu'on a vite fait d'avoir l'air boudin … »

    J'en ai rien à faire de ce genre de pique. Elle croit quoi, Marie-Bérénice, qu'elle est une reine de beauté ? Pourquoi Jean-Maxence l'a larguée, du coup ?

    Non faut pas croire, je l'adore. Et en fait ce mec était un con. Je peux le dire, on a eu un petit flirt.

    Enfin, vite oublié. Marie-B étant ma meilleure amie, (entre Marie-B, normal) je lui parle de tout. Sauf que là, bon, j'ai parlé de rien. Aucune importance.

    À l'époque j'ai jugé inutile de l'embêter avec ça, et maintenant mon flirt avec Jean-M, y a péremption.

    Et cette pauvre Marie-B, genre problème elle a déjà largement à faire avec le gamin. Portrait craché du père, lui. Un con pareil, en modèle réduit. D'un côté un peu normal qu'elle m'envie.

     

    Moi ça baigne, tout baigne, je peux dire.

    Jean-Cyrille : un ange. Qui ne m'envierait un tel mari ? Et tellement fidèle.

    Quant à notre fille Capucine, elle a capté le meilleur de chacun. Ma beauté ma grâce ma facilité à répandre le bonheur autour de moi (pourquoi nier l'évidence?)

    Et avec ça l'intelligence de mon Jean-C, et l'audace, le côté entrepreneur.

    Et notre baraque, franchement : hyper agréable.

    Faut dire on a fait ce qu'il fallait, côté architecte on a trouvé un type génial. Un peu cher. Bon, faut ce qu'il faut. On voulait une baraque de rêve, on a une baraque de rêve.

    Où j'adore recevoir.

     

  • L'air de rien (sans R)

    Ma technique est celle de l'aigle qui vole au dessus de l'agneau en ellipses de plus en plus basses.

    Quand l'agneau a l'intuition de quelque chose, quand enfin il saisit vaguement au-dessus de lui l'image de la silhouette aux ailes étendues, il n'est plus temps.

    C'est bête un agneau.

    Mais moins qu'eux.

    Avec eux c'est étonnamment facile. On a le sentiment qu'ils n'attendent que ça. Qu'on les manipule, qu'on les abuse, qu'on balance les plus débiles des stupidités.

    Eux l'image de l'aigle menaçant ? « Waouh ! Juste un peu plus bas, à côté de ma tête, et je me fais un selfie génial ! »

    Mais moi, même face à une imbécillité aussi assumée, je fais plutôt dans la finesse, le subtil. C'est plus mon style. J'instille à toutes petites doses, de l'homéopathie quoi.

    Enfin pas exactement, vu que l'homéopathie en fait l'idée à ce qu'on m'a dit c'est le boost des défenses du métabolisme. Le malade en autonomie de soin comme les élèves en autonomie dans la salle d'étude quand manquent les pions.

    Sauf que voilà s'il y a un mot pas adapté ici c'est bien « autonomie ».

    En fait ils sont exactement les moutons du mec bien connu. D'où la mention de l'aigle avec son agneau, vous suivez ?

    Le plus piquant, c'est que moins ils sont autonomes plus ils ont le sentiment d'une indépendance. Étonnant, non ? Ils suivent, mais ils se pensent dans un chemin unique, un chemin à eux seuls.

    J'avoue ça m'amuse.

    Évidemment il me faut de la technique, de la psychologie. Mais une fois que vous avez la typologie des moutons (y a cinq ou six styles maxi) c'est un jeu d'enfant.

    Et je joue.

     

  • Pas faux-cul (sans Q)

    - Non mais tu vois moi je suis cash. Je dis les choses. Alors ça plaît pas toujours …

    - Oui là je peux te dire Cunégonde elle a apprécié moyen.

    - Elle m'a cherché faut dire …

    - Elle t'a rien cherché du tout, c'est toi tu te racontes des histoires.

    - C'est ça tu vas me traiter de parano bientôt.

    - Ben en fait … je dirais …

    - Tu dirais ?

    - Honnêtement y a un peu de ça. T'es pas carrément parano mais disons t'as tendance à suspecter les gens, à leur prêter de mauvaises intentions à ton égard.

    - Tu me déçois, je te prenais pour un ami …

    - Justement je suis ton ami c'est pour ça : je te le dis pour t'aider.

    - Si c'était si vrai les autres aussi me le diraient, non ?

    - Les autres ils osent pas.

    - Ils osent pas ??

    - Ben non ils osent pas : vu ta réaction à la moindre petite contestation de ton point de vue, à la plus minime mise en cause de ton comportement, au plus léger doute émis …

    - J'y crois pas ! … Alors là je tombe de haut. Vous, mes meilleurs potes, vous complotez dans mon dos.

    - On complote pas, on se fait part de nos impressions. Mais peu importe, c'est pas si important, c'est histoire de dire …

    - Ah oui j'imagine, histoire de dire c'est votre truc en fait, la médisance, le débinage. Vous passez votre temps à me débiner entre vous. Vous devez bien rigoler de moi ...

    - Mais pas du tout ! T'es pas au centre de toutes les conversations, rassure-toi. Juste t'as amené le sujet, alors je te dis : oui franchement on te trouve un peu parano. Voilà. C'est tout. Tu as dit je parle cash, ben moi aussi je parle cash. Ça devrait te plaire.