J'ai souvent des pensées stupides (ah bon vous l'aviez remarqué ?) Qu'est-ce à dire, stupide, au fait ? Dis-nous, Robert.
Stupide adj. 1599 « engourdi, paralysé » 1377* latin stupidus.
Je l'ai déjà dit, je trouve fascinante la précision des dates d'étymologies chez ce cher vieux Robert.
OK il tient à tracer les mots à partir de leurs premières occurrences dans des textes archivés quelque part (ou par là-bas), et par conséquent datables (à partir d'une certaine époque) (oui je dis une certaine, précisément à cause de mon incertitude, n'est pas Robert qui veut).
Mais perso « début XVII°s » m'aurait suffi.
En plus ici il nous paume avec deux dates. Le mot stupide arrive en 1377 (pas 1378 attention) (ni 1376), mais le sens d'engourdi s'impose en 1599.
Très bien. Soit.
Mais qu'est-ce qu'il en sait si des locuteurs dégourdis n'en ont pas usé, sans vergogne et sans barguigner, dès 1598 ? Voire 1597 (soyons fous) ?
1) Vx ou littér. Frappé de stupeur, paralysé d'étonnement : étonné, hébété, interdit. Je confirme : par exemple Montaigne emploie le mot dans ce sens.
Tiens au fait : Montaigne est mort en 1592, ses Essais édités dans leur état final en 1595. Donc avant 1599 (mais qui suis-je pour contester Robert ?)
2) (1552) (faudrait savoir) (du coup faudrait pas supprimer le 1599 du début ?) (bon ce que j'en dis, c'est vous le dico, Robert)
Cour. Qui est atteint d'une sorte d'inertie mentale, qui a peu d'intelligence ou de sensibilité : abruti, bête, borné.
3) (1654) Absurde, inepte, insensé. Par ext. Accident stupide, que rien ne laissait prévoir, qui aurait dû être évité.
Voilà c'est ça c'est mon karma. Je pense souvent en pensées stupides.
Pensées étonnées et interdites.
Ou va savoir étonnantes quoique permises.
Pensées qui auraient dû être évitées.
Mais voilà qui l'ont pas été.
Est-ce compatible avec mon adhésion aux RA (cf 10) ? J'en sais rien.
Et pour être honnête je m'en balance.
Tant que c'est au gré vent que je pense ...
*Un rapport avec les symptômes de la grande peste du milieu du 14°s ?