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Blog - Page 409

  • Sens dessus dessous

     

    Résolution n°4 : Mordre un chien.

    Non mais c'est vrai ça ! Y en marre des relations à sens unique, des évidences à sens inique, marre des grosses bêtes qui font peur aux petites !

    Le premier qui se pointe sans laisse je lui montre les crocs, le premier qui me montre les crocs je lui aboie bien fort jusqu'à ce qu'il me laisse.

    Et s'il s'accroche je le mords, je le déchire, je le lacère, je le raboudine et j'en fais du mou pour le chat.

     

    Variante 1 de la résolution 4 : Piquer une mouche.

    Tiens, celle-ci par exemple, qui arrête pas de buzzer en zigzag contre le vasistas. Je vais l'attraper, lui ligoter les pattes et hop un petit coup d'épingle dans le gras de son bide. Pas pour faire mal, juste dissuasion anti zzz.

    Sûr qu'après elle ira buzzer ailleurs, et elle a intérêt, parce que la prochaine fois je l'écrase. Aussi sec. Enfin euh … manière de parler, parce que … beurk.

     

    Variante 2 de la résolution 4 : Tirer le nez des vers.

    Ah parce que les vers ont un nez ? Pour tenir pareil propos il faut qu'elle en ait un, de verre dans le nez !

     

    Ah non c'est un court quand même.

    Faut-il ce nez le dessiner ?

    Faut-il que je le théorème ?

    C'est pas si dur à deviner.

     

    Ce nez qui tant de fois a sauvé cet empire …

     

    Merde j'ai mélangé mes fiches ...

    Ne riez pas Comte de Guiche :

    Un rien suffit à m'énerver

    Vous me cherchez vous me trouvez !

    Quoi ? Non je suis pas parano !

     

    Mais à coup sûr je suis quelque chose de pire :

    Envers et contre tout groupie de Cyrano.

     

     

     

     

     

     

     

  • Poétique et toc

    Résolution n°3 : Parler en vers.

     

    Je saluerai le jour en ouvrant ma fenêtre,

    Goûterai le soleil comme on goûte du miel,

    La nuit ? Y échapper et ne pas m'y soumettre,

    Et dans les jours de pluie deviner l'arc-en-ciel.

     

    Je vivrai cette année comme on fait un poème,

    Cherchant le mot précis : c'est le seul émouvant.

    Bon je n'écrirai pas si beau que Ma Bohème,

    Mais ce sera bien déjà d'aller de l'avant.

     

    Quand on se sent sonné le dire en un sonnet,

    Tousser une ballade si l'on est malade,

    Les soucis les chagrins on en fera des stances.

     

    Et quand avec l'aurore une joie sera née,

    La fêter gentiment d'une petite aubade.

    À existence on cherche une rime ... Évidence ?

     

     

    Et si jamais tout ça vous paraît trop classique.

    On peut opter pour du carrément plus basique :

     

    Bonjour mon Chouchou as-tu bien dormi ?

    Mais oui mon Doudou fais-moi un mimi.

    Cette nuit j'ai fait un bien joli rêve …

    Ah bon ton Surmoi est enfin en grève ?

     

    Y a plus de PQ mets-le sur la liste,

    Et faudra passer chez le garagiste :

    Y a toujours un bruit dans c' foutu moteur ...

    Il déconne encor tu crois l'injecteur ?

     

    Je me disais pour l'anniv' à Toto

    Ça serait bien que je fasse un gâteau.

    Au chocolat c'est le mieux kes t'en penses ?

     

    Oh là là déjà que j'ai des kilos

    En trop ! T'as qu'à te remettre au vélo,

    Ou carrément balancer la balance.

     

     

     

     

  • "A la réflexion"

     

    Résolution n°2 : Ne lire que de bons livres.

    « Il n'est pas bon d'avoir plusieurs maîtres ; n'en ayons qu'un seul ; qu'un seul soit le maître, qu'un seul soit le roi.»

    Voilà ce que déclara Ulysse en public selon Homère. (…) Il faut peut être excuser Ulysse d'avoir tenu ce langage, qui lui servait alors pour apaiser la révolte de l'armée : je crois qu'il adaptait plutôt son discours aux circonstances qu'à la vérité.

    Mais à la réflexion, c'est un malheur extrême que d'être assujetti à un maître dont on ne peut jamais être assuré de la bonté, et qui a toujours le pouvoir d'être méchant quand il le voudra. Quant à obéir à plusieurs maîtres, c'est être autant de fois extrêmement malheureux. »

    Ainsi commence le Discours de la servitude volontaire (1576). Étienne de la Boétie, le fameux « lui » de parce que c'était lui parce que c'était moi, crée avec ce livre, qui comporte pourtant nettement moins de pages que les Essais, une œuvre tout aussi majeure.

    (Naître entre Sarlat et Bergerac vers 1530 c'était apparemment the place to be pour devenir un génie. De bonnes ondes dans l'air ?)

    Ces premières phrases posent d'emblée la radicalité du propos. Ce n'est pas tel ou tel mode de pouvoir qui est contesté, mais le fait-même du pouvoir.

    Il explique juste après qu'il ne va pas faire du Montesquieu avant la lettre, ni « débattre ici la question tant de fois agitée à savoir si d'autres sortes de républiques sont meilleures que la monarchie ». République étant à comprendre au sens large comme mode de gestion de la chose commune.

    Il ne pose pas la question mais ne se gêne pas pour signaler comme entre parenthèses qu'il ne voit pas ce qu'il peut y avoir de public dans la monarchie « ce gouvernement où tout est à un seul. » Un rebelle décidément, ce Labo.

    Ce début signale aussi qu'il en connaît un bout sur la realpolitik, adapter plutôt son discours aux circonstances qu'à la vérité. Mais il ne compte pas refaire avec son livre l'analyse fort bien produite un demi-siècle auparavant par Machiavel avec son Prince.

    Parce que lui-même est un homme absolument libre, le propos de La Boétie sur la liberté ignore superbement la casuistique. Il vise la valeur de liberté en son essence. Et comme en véritable philosophe il est étranger à l'alibi du blabla abstrait, il affirme d'emblée que l'essence de la liberté est tout ce qu'il y a de concret.

    En rapport nécessaire (et si possible suffisant) à l'éthique et à la politique, c'est à dire à la complexité des relations dans la vraie vie. La question de la liberté commence, comme beaucoup de choses, au chiffre 2. On n'est pas libre tout seul. Tout seul on n'est que sans lien.

    Mais tout l'enjeu du Discours est de dissocier le lien et l'assujettissement, la construction d'une structure sociale et la soumission, bref de faire valoir la parfaite réciprocité logique entre liberté et égalité.

    C'était il y a 440 ans. Rajeunissant, non ?