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Blog - Page 412

  • Comme chien et chat

     

    Dilemme n°8 : Chien ou chat ?

    Voici un dilemme à classer dans la catégorie des tests projectifs, à l'instar du fameux Rorschach. Un nom qui pose à lui seul la dualité inhérente au dilemme. À considérer son écriture, le mot « chat » s'impose, en une graphie évoquant qui plus est l'élégant chat persan. Et si nous prononçons comme il se doit« Rorr charr rhh » voici immédiatement évoqué un molosse montrant les dents.

    - Ach indice caractéristique von Ihre phobie liebe Ariane …

    - Pas si sûr cher Maître, si je peux me permettre. C'est le Signifiant qui s'impose ici, invitant à entendre dans la Parole du Sujet que le senti-ment. Plan Imaginaire récusé au profit de l'axe Symbolique, illustration de Ma proposition par Moi-Même énoncée, selon laquelle l'inconscient est structuré comme un langage ...

    - Ah non ne vous y mettez pas vous aussi, c'est mon blog c'est moi qui cause ça suffit maintenant !

    (OK c'est ma faute, j'ai été imprudente avec cette histoire de Rorschach, faut pas leur jeter ce genre d'os à ronger à ces deux-là).

    Projection disais-je, identification quasi totémique. Le cynophile dira : un chien est fidèle, pas rancunier, c'est un véritable compagnon. Voire un collaborateur efficace travaillant sans rechigner, regardez les chiens de berger, le Saint-Bernard ou autre Labrador.

    À quoi le félinophile rétorquera : un chat est beau, luxueux calme et voluptueux, demandez à Baudelaire. Il met l'harmonie dans votre sweet home, regardez-le s'étirer, écoutez-le ronronner : invite sensuelle au carpe diem. Son indépendance me convient : je n'ai pas besoin de domestique.

    Décodons. L'un fait passer le message : qui aime les chiens est fiable et pas feignasse. L'autre suggère que l'amour des chats révèle l'esthète qui adhère aux valeurs d'autonomie et de liberté.

    - Autonomie ? Égoïsme oui. Un chat vous tolère sous son toit à condition de bouffer ce qu'il veut quand il veut, et de squatter le meilleur fauteuil. Les chats sont capitalistes, impérialistes. Des animaux de droite, quoi.

    - Et les chiens de gauche ? Et vous faites quoi du pitbull du rottweiler ?

    Si je peux en placer une, je dirai que je suis phobique des chiens et non des chats pour la raison que la plupart sont plus gros que les chats. Le petit roquet même hargneux je peux maîtriser (un bon coup de tatane et kaï kaï queue entre les pattes). Mais le gros chien surtout mal élevé par un maître con ou méchant : maxi-angoisse.

    En fait ce qui m'énerve avec l'animal dit domestique, c'est quand à travers lui le maître s'autorise des comportements grossiers, violents, sans égard pour l'autre, bref laisse le champ libre à ses tendances inciviles & asociales. (Certains le font aussi avec leurs enfants vous avez remarqué ?)

    - Ach vielleicht es ist keine phobie des chiens dont vous souffrez, mais phobie von cons ? Nicht wahr ?

     

     

  • Complètement stone

     

    Dilemme n°7 : Âge de pierre ou nucléaire ?

    Comme les sports ou les arts les armes et les lois, la philosophie de nos jours ne peut faire l'impasse sur la sponsorisation. Notre septième dilemme se place donc sous le double et ambigu patronage d'AREVA et d'EDF.

    À vrai dire je n'ai pas le choix de mon sponsor (et que dire de mon sort), car l'énergie électrique nécessaire au fonctionnement de cet ordinateur est produite par le duo susnommé. Et puis sans nous vanter nous disposons aussi dans notre complexe énergétique de l'ex GDF dont le petit nom est maintenant ENGIE.

    Fallait oser hein. Pauvres Rolling Stones z'avaient pas mérité ça. Mais ils ne déboulent pas là par hasard, dans la référence il y a un sous texte du petit feinteux de communicant où je m'y connais pas. Un sous texte bien planqué sous le truc sympa comme la camelote sous l'emballage. Sous les pavés la plage sous les Stones l'enfumage sous Angie Sympathy for the Devil. CQFD.

    Car il sait bien le communicant, qu'il n'est pas tout à fait un ange, pas blanc bleu côté bonne foi. L'argument massue des prosélytes du nucléaire est en effet le bien connu « Voulez quand même pas qu'on retourne à l'âge de pierre, bande de fossiles ! » Variante : « Vous voulez encore vous éclairer à la bougie ? »

    La chose étonnante n'est pas la production de cet argument. Sa stupidité binaire (Dieu me duplique n'est-ce pas là un pléonasme ?) ne pose pas problème. Depuis l'épisode du nuage de Tchernobyl stoppé net à nos frontières, les nucléocrates savent que plus c'est gros plus ça passe.

    Il en est du mensonge comme de la radioactivité : suffit de relever le seuil « normal ». Dans nos sociétés soumises depuis des décennies aux radiations anti-lucidité du Marché, à l'emprise aliénante de la Secte des Mercantiles, comment détecter encore sous les mantras la manipulation.

    L'énergie renouvelable n'est pas encore rentable. Tu m'étonnes ! À force de repousser les investissements. Et puis faut combler le gouffre EPR, grande réussite technologique. Ainsi que les fissures dans les vieilles centrales. Et puis fallait payer le communicant pour la trouvaille Engie. Et j'en passe.

    Le nucléaire est une énergie verte ou quasiment, n'émettant pas de gaz à effet de serre. Les déchets ? Eh bien ils sont garantis biodégradables en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire je parle bien sûr des victimes d'un éventuel accident – mais comment arriverait-il, avec des sous-traitants si bien formés si bien payés, avec une ASN si vigilante et si peu accommodante ?

    L'énergie nucléaire nous assure l'indépendance énergétique. Moyennant par exemple la vente de centrales à quelques grandes démocraties amies. Mais bon si c'est ça ou vente d'armes ... Ah bon, les deux ? Pas à dire on est les super phénix du monde du Marché. Vive le progrès de l'humanité.

    Mais bon faut que je vous laisse, j'ai pas trop le temps de bavasser : y a un méga tas de silex à tailler qui m'attend devant ma grotte.

     

  • Etonnant, non ?

     

    Dilemme n°6 : Desproges ou Spinoza ?

    Ça a le goût du dilemme, sa consistance, son croustillant, mais ça n'est pas un dilemme. Ou alors c'est un dilemme light. Ni truffé de concepts bourratifs, ni nappé de sauce dialectique colorée au WFH 123. Un dilemme à choisir pour le plateau-télé de préférence à pizza surfromagée ou chips overhuilées. Le dilemme qui est l'en-cas idéal pour vos voyages en train.

    Sur le coup de midi et demi, dépliez le film transparent (ou la feuille d'alu) et, sous l'oeil envieux de votre voisin qui, moins prévoyant que vous, en sera réduit à ingérer la salade OGM/colorants ou le sandwich semelle/mayonnaise, dégustez vos pensées, en regardant passer les vaches, les villages et les champs.

    Un dilemme donc qui n'en est pas un, pour la bonne raison que les deux sus-nommés appartiennent à la même catégorie. « Quoi !? » ne manquera pas de s'exclaminterroger le lecteur. Se pourrait-il, poursuivra-t-il, que

    1) Spinoza, philosophe homologué, fût aussi humoriste sans que je le susse ?

    2) Desproges, humoriste déclaré, fût aussi philosophe sans que je l'en suspectasse ?

    3) Dieu me synthétise, philosophie et humour fussent choses ici considérées comme semblables, voire identiques ?

    - Ach si Ich peux me permettre, Ich habe écrit ein kleines Buch sur la question und ...

    - Sigmund, cher ami, vouzici ! Quel plaisir de vous retrouver !

    - Ach danke schön, liebe Ariane, es ist reziprok. Aber wollen Sie mir dire : Spinoza je vois, mais wer ist Desproges ?

    Desproges, ça n'aura pas échappé à l'hypothétique lecteur régulier de ce blog, est un de mes génies familiers. L'Humoriste par excellence, sans grande hache mais maniant le scalpel comme personne. Le grand style pince sans rire d'un prince du rire. Souvent plus pince que rire je vous l'accorde, le genre qui balance sa petite blague avec sourire en coin et œil qui pétille.

    Un genre raffiné qui a encore ses pratiquants. Si on aime le style plus brut, y a aussi les pitreries d'un type qui imite le regretté Louis de Funès dans un personnage d'homme « politique » (pouf pouf).

    Bref Desproges pratiquait l'humour vache pour réveiller les bœufs, tandis que Spinoza riait de voir combattre les araignées.

    Entre deux combats d'araignées, Spinoza écrivait l'Éthique, le livre de sa joie. Desproges essayait de vivre heureux en attendant la mort, s'occupant à canarder les cons pour sa jubilation et la nôtre.

    Desproges ou Spinoza ? Pile la joie gagne, face la mort perd.