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Blog - Page 415

  • Cernés

    Antithèse : les cons sont plus dangereux que les méchants.

    Pourquoi ? D'abord ils sont plus nombreux.

    Bon, d'accord j'ai pas fait le calcul et j'en suis pas sûre sûre à fifty fifty. À vrai dire je n'ai aucune statistique fiable (ni pas fiable d'ailleurs) à produire à l'appui de cette affirmation. Il s'agit du simple ressenti personnel résultant de mon expérience vécue. Les hasards de ma vie m'ont plus souvent mise en présence de cons patents que de méchants affirmés. Puis-je pour autant me considérer comme chanceuse. Oui et non.

    Les méchants vraiment méchants ça peut vous taper, vous humilier, vous tuer qui sait ou plus si affinités. Là je parle des vrais méchants, mais tant qu'on y est, autant viser le cœur de cible, aller droit au but. Et puis vaste est la question de savoir si la méchancerie est affaire de quantité ou de qualité. Un petit méchant n'est peut être qui sait que quelqu'un qui n'a eu que de petites occasions de méchanter.

    Bref ce genre de méchants j'en ai pas connu. Ils ne sont pas venus à moi, ou alors je les ai pas vus. La meilleure façon de les avoir vaincus.

    Mais en revanche sans me vanter il ne se passe pas un jour sans que je n'aie à me dire : mais Dieu me décervelle comment fait ce con (ou conne hélas, tous les cons usagés les vieux cons, les cons naissants les cons débutants) pour être aussi con ? Avec autant de persévérance, d'application, autant de bouchitude et un si parfait bourrinisme ?

    Heureusement ils ne se trouvent pas tous ou pas tout le temps dans ma proximité immédiate. Je dispose d'un périmètre de sécurité constitué de gens fréquentables. Mais souvent ils sont pas loin. Au bout du fil du téléphone (qui n'en a plus depuis longtemps de fil, parce que sinon on n'est pas près d'en voir le bout, du téléphone), de l'autre côté de l'écran (d'ordi ou de télé). Pas besoin d'être paranoïaque pour se sentir cerné.

    Il y a plus grave. Le méchant parmi les nombreuses choses qu'il sait (cf note précédente) sait en premier lieu qu'il est méchant, la méchanceté impliquant globalement la préméditation. Mais la grande caractéristique du con est hélas l'ignorance de sa connerie. Je sais une chose que je ne sais rien dit Socrate. (Que l'on peut en première approximation toutes choses égales par ailleurs considérer comme un non-con, et même un vraiment-pas-con).

    Mais un con, lui, se dit s'il y a une chose dont je suis sûr c'est de pas être con. Et s'autorise aussi sec à vous asséner ses conneries. Et n'espérez pas, quand ça tombe sur un domaine que vous connaissez un peu, le convaincre de sa stupidité, lui mettre le nez dans ses erreurs ou au moins le faire douter.

    L'obstination et ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise. Est-il rien certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, grave, sérieux, comme l'âne ? (Essais III, 8 De l'art de conférer)

    Voilà, un con c'est exactement ça : quelqu'un qui ne doute jamais. 

  • Va savoir

    Une fois réglée la question de la définition des concepts et posé l'axiome « un con ou un méchant c'est pas moi », abordons la réflexion par le biais logique & dialectique aux normes WFH 123 (bon vous aviez deviné WFH 123 = W.F. Hegel et les 3 temps de sa dialectique, on s'amuse comme on peut)

     

    Thèse : Les méchants sont plus dangereux que les cons.

    Les méchants savent quelque chose que les bons ne sauront jamais. Cette phrase est dans un film de Woody Allen. Je sais plus lequel. Est-elle de Woody lui-même ou citation de quelqu'un d'autre, je ne m'en souviens pas non plus. Peut être de Groucho Marx. Ou alors Karl ?

    Ce qui est sûr c'est que cette phrase est rudement vraie. On me dira peut être que je me plais à le penser pour me ranger sans hésitation dans la catégorie des bons. À savoir si peu de choses n'ai-je pas une bonne chance d'être du bon côté de l'éthique CQFD non ?

    - Ach j'allais le dire. Indice de culpabilité inconsciente …

    - Sigmund s'il vous plaît. Vous êtes prié de ne pas vous mêler de ça.

    - Ach ! Ich ce que j'en disais c'était pour helfen.

    - Eh bien ça m'aide pas du tout figurez-vous.

    J'ajoute qu'il ne faut voir nulle hypocrisie dans la mention de mes ignorances & incompétences, nul fishing for compliments.

    - Ach, dénégation, nicht wahr ?

    - Nein pas du tout. Je sais bien que je sais 2 ou 3 choses par ci par là du côté de chez Swann ou domaines limitrophes. Mais qui ne voit que ces choses-là sont d'une inutilité avérée dans le monde comme il va ?

    - Und die Psychoanalyse, vous l'incluez dans le lot des inutilités ?

    - Mmmhh … oui … Qu'est-ce qui vous fait poser cette question ?

    - ...

    Bon là je pense qu'il va nous lâcher un moment. Juste je voulais dire que je ne saurais pas, par exemple, balancer les yeux dans les yeux un mensonge, surtout s'il était propre (si j'ose dire) à me valoir fric pouvoir ou considération. Devant la mauvaise foi, les manipulations, les tricheries d'autrui, je ne sais faire preuve que d'un mélange de dégoût et de rage que je renonce à exprimer par horreur d'ajouter de la vulgarité à la vulgarité.

    Et quand on me bouscule dans la rue, c'est moi qui dis pardon.

    - Ach ça me rappelle un événement pénible de la vie de mein Vater.

    - Oui, allez-y, je vous écoute.

    Et puis pour nous rdv la prochaine fois pour la partie 2 de notre WFH 123.

  • Ou pas

    La réflexion philosophique nous confronte à de fréquents dilemmes, à de récurrentes alternatives, à un flux quasi tsunamique de flottements d'âme, à l'incessante menace de bugs potentiels dans notre circuit de distribution électrique neuronale. Et je laisse de côté les douleurs dorsales pour cause de mauvaise position le cul entre deux selles quand on a un tant soit peu la fibre sceptique. Dit Montaigne qui philosophait plus souvent sur un cheval que sur une chaise devant son ordi.

    La plupart de ces dilemmes soyons lucides sont sans conséquence aucune dans la vraie vie, si bien qu'on peut sans dommage les laisser sans réponse. (Par exemple que le rapport de l'en-soi et du pour-soi ne soit pas coton, perso ça ne me fait ni chaud ni froid je l'avoue). Mais il est quelques-uns de ces questionnements qui réclament une réponse aussi immédiate que sans ambiguïté. Car déterminante est leur incidence sur notre condition humaine (humanité conditionnelle serait plus juste). C'est à dire en pratique donnent le champ libre aux patates qui germent en quantité dans notre vie quotidienne.

    C'est pourquoi ce blog, qui souscrit sans hésitation au projet nietzschéen de réévaluer toutes les valeurs, vous propose de regarder quelques-uns de ces dilemmes en face, comme ainsi faisait Zarathoustra soi-même avec le soleil.

    Dilemme n°1 : Entre les cons et les méchants, lesquels sont les plus dangereux ?

     

    « Vous traiterez ce sujet sur papier libre, mais ce sera bien la seule liberté que vous serez autorisés à prendre car la construction de votre devoir devra correspondre aux normes de la dialectique homologuée (se référer au formulaire WFH 123) ». Meuh non je rigole, juste réfléchissez-y de votre côté avant ma prochaine note. Ben oui j'y peux rien dans les blogs ça s'appelle note, ça me plaît pas des masses, mais comment dire ? Intervention comme pour un débat ? Entrée comme pour un journal intime ? Émission comme pour un média audiovisuel ?

    (Vous avez remarqué, maintenant que j'ai entrepris de parler de dilemmes, Dieu me corneillise j'en vois partout. Déboussolant, non?)

     

    Remarque préalable à l'étude du dilemme n°1.

    C'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire la grimace et pas besoin d'être Nietzsche ni Montaigne : pour chacun de nous, les cons comme les méchants ce sont forcément les autres. Et ainsi nul ne se pose jamais vraiment les seules questions qui comptent : et si j'étais con ? Suis-je affreux sale et méchant ?

    Un non-questionnement qui déjà en soi est peut être une réponse.