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Blog - Page 419

  • Antiquités

    On n'a pas encore envisagé la question des chiffres sous l'angle de leur possible romanitude. Une question qui ne m'a pas sauté aux yeux parce qu'elle était dans l'angle mort, forcément. Le latin étant une langue morte itou. Quoique. Pas pour tout le monde. Y a encore de par le vaste monde des colloques en latin où se retrouvent quelques spécialistes pour causer en latin du latin pour le latin. Et ainsi éviter son déclin.

    Chiffre à ma connaissance n'existe pas en latin, du moins en latin classique. Pour dire chiffre le Romain disait numerus. Pas étonnant car primo le Romain n'était pas poète mais commerçant ou à la rigueur guerrier, et secundo n'ayant pas encore rencontré la civilisation arabe, il n'avait pas idée du chiffre idem.

    Non en fait j'exagère, des poètes latins y en a des super, style Horace ou Ovide. Et les Romains rencontrèrent la civilisation punique en Afrique du Nord. Mais leur conclusion, répétée ad libitum, fut delenda Carthago, si bien qu'on remit les échanges culturels aux calendes grecques.

     

    Les chiffres romains, comme VIII & IX et cetera, c'est joli aussi, dans un autre style que les arabesques des chiffres idem. Et puis c'est sympa à faire avec des allumettes. Ou avec des bûchettes. Sans me vanter à l'école de mon temps on apprenait à compter avec des bûchettes. Pas avec des bouliers car c'est pas d'aujourd'hui qu'on est obligé de faire des économies sur le matériel pédagogique.

    Aujourd'hui on apprend avec des logiciels que des entreprises privées vendent bien cher à l'éducnat. À l'économie comme à l'économie.

    Avec 10 bûchettes on faisait un fagot. Et puis on faisait des opérations. Genre trois fagots plus deux bûchettes multipliés par deux fagots plus trois bûchettes égalent ?

    Non en fait je ne me souviens pas si on disposait des super-fagots nécessaires à matérialiser les centaines. Probablement qu'on n'est jamais allés assez loin dans la forêt pour ramasser autant de bois. D'ailleurs à Marseille la forêt elle était pas à côté de mon école. Moins près que la mer.

    Peut être on comptait en grains de sable ou en bulles d'écume.

    Comme se compte le temps qui vous file entre les doigts.

    On comptait sur les doigts aussi, surtout pour matérialiser les retenues dans les opérations. C'est une chose qui m'arrive encore quand je fais un calcul « de tête ». Liaison du corps et de l'intellect.

    Compter sur ses doigts, reste d'enfance. Au temps où apprendre les chiffres était les prendre par la main, et compter chanter une comptine.

    Un deux trois nous irons au bois …

     

     

  • Sept

    Facile à écrire donc le 7, d'après 100% des hommes sondés dans le cadre de notre récente enquête. Mais il a d'autres atouts dans son jeu.

    Pas côté jeux de cartes, cependant, où il fait plutôt dans la médiocrité. Sauf au Nain Jaune je vous l'accorde mais globalement être sept c'est moins valorisant qu'As de Pique. Mais ne me lancez pas sur les cartes je suis intarissable. Il m'arrive encore comme au temps de mon enfance de comparer les couleurs, en leur assignant des associations personnelles.

     

    Carreau est ma préférée, couleur pour moi de l'activité et de la création (va savoir pourquoi ?) Cœur à qui j'ai une relation ambivalente, ce qui n'étonnera pas Papa Sigmund (au fait pourquoi il dit plus rien ? J'ai dû finir par le vexer). Couleur rouge, majeure au bridge : deux bons points. En revanche les figures de cœur sont d'une mochitude indécente vu leur responsabilité du point de vue de la passion & du romantisme.

    Trèfle j'ai un vieux compte à régler avec lui vu mon rapport calamiteux à l'argent, et surtout au fait d'en gagner. Raison pour laquelle je me réjouis qu'il soit la plus faible couleur au bridge. Comme quoi la justice distributive c'est pas des blagues. Réconfortant, non ?

    Pique c'est la classe y a pas à dire, les figures de Pique sont les plus belles, en plus le logo est issu de la fleur de lys. Mais au fond je trouve qu'il se la joue trop, avec ce côté grand jeu mélancolique, la Mort en filigrane tout ça. La Dame de Pique n'est pas sans m'évoquer Callas dans la Médée de Pasolini. D'ailleurs la preuve elle s'appelle Pallas. Pallas = Callas + P(asolini) CQFD.

     

    Pour en venir aux titres de gloire, 7 peut se prévaloir des péchés capitaux (et consécutivement du film Seven : Brad Pitt, Morgan Freeman, et cerise sur le gâteau le charme très As de Pique de Kevin Spacey). Des 7 merveilles du monde. Tiens ce serait un jeu marrant d'associer une merveille et un péché.

    Style paresse avec jardins suspendus de Babylone, orgueil avec Colosse de Rhodes. Statue de Zeus de Phidias avec colère (orage foudre et éclair). Luxure avec le temple de Diane la chaste déesse (par conséquent support d'un max de fantasmes). Envie avec le tombeau de Mausole (couple fusionnel jalousie tout ça). Avarice avec les pyramides d'Egypte (leur forme de coffrets, sans compter les feuilles d'or par ci par là sur les momies ou quoi que ce soit).

    Restent le phare d'Alexandrie et la gourmandise. Là c'est moins évident. Sauf à imaginer le gardien du phare se bourrant de loukoums par boulimie affective dans sa solitude.

     

    Sept c'est aussi, surtout, la semaine. Rituel retour des jours, domestication de l'angoisse devant le temps qui file, maîtrise de l'agenda. Un chiffre idéal pour les profils obsessionnels. Oui finalement, si je n'avais pas partagé tant de temps et d'émotions avec 8, ce serait bien tentant le 7.

     

    Sans compter que c'est super facile à écrire.

  • Parité

    Maintenant que vous le dites, il est clair que 8 est féminin. Avec sa silhouette de babouchka. Le genre féminin maternel. (« Ah ah ... - Ah non là faut arrêter de me chercher, Sigmund, voulez qu'on cause de la vôtre, de mère ? Ah ah on fait moins le malin ... »)

     

    Au fait je sais plus où j'ai lu que les chiffres pairs seraient associés au féminin et les impairs au masculin. Pour des raisons aussi inconscientes que trivialement anatomiques. (« Là je dis pas ah ah vous remarquez, déjà qu'on me reproche toujours de tout ramener au sexe »). Je dois à la vérité de dire qu'un rapide sondage effectué sur un échantillon représentatif de deux personnes (un homme et une femme) confirme cette hypothèse. La femme me donna un chiffre pair (8 en fait, quoi oui la femme c'était moi, je m'estime largement aussi représentative que des tas de panels qu'on vous commente doctement) et l'homme le chiffre 7.

    - Et tu sais pourquoi le 7 ?

    - Parce que c'est le chiffre le plus facile à écrire.

     

    Dialogue garanti 100% sic mot pour mot. Les hommes sont comme ça, dégainant d'emblée l'arme automatique de la rationalisation (c'est ce qui fait leur charme). Je ne dis pas rationalité, mais bien rationalisation. Le fait de bétonner vite fait bien fait ni vu ni connu une digue quelconque avec le premier matériau venu pour éviter … Quoi on sait pas, mais dans le doute.

    - Oui et alors ? Les femmes, surtout celles qui sont portées sur l'étude de Freud, ça vous épargne rarement l'interprétation, de préférence tirée par les cheveux, sauvage disons

    - Ach ach vous pouvez préciser l'image de ce fantasme ?

    - Sigmund, s'il vous plaît, c'est agaçant à la fin votre façon de toujours venir mettre votre grain de sel !

    - Ah tu vois !

    - Oui bon, juste je vois pas en quoi 7 serait « plus facile à écrire » que 8 par exemple ? Mais bon je dis ça je dis rien.

     

    Revenons à pair féminin et impair masculin. C'est vrai que 1 ou 3 sont de bons exemples. Un, Dieu me totalitarise, est le chiffre du monothéisme. Que vient compléter dans le christianisme le chiffre 3 du concept de trinité. Or s'il y a une chose certaine, c'est bien que Dieu est masculin. Non en fait il y a aussi comme chose certaine le fait qu'il existe.

     

    Ça fait deux.