Maintenant de deux choses l'une. Ou bien on en reste au constat anthropologique style « Ça marchait déjà, ça marche encore, c'est comme ça la vie faut croire ».
Ou bien on se dit « Ouais ça marche si on veut mais c'est pas cool cool, non ? On pourrait pas faire autrement ? »
Ça me rappelle une histoire bien connue.
L'histoire d'un mec appelons-le Grosmalin. Il part en randonnée. Le terrain est assez accidenté et Groma fait pas gaffe où il met les pieds, il pense à autre chose. Ou peut être à rien.
Bref ce qui doit arriver arrive. À un moment le sol se dérobe brusquement : y avait une crevasse, un aven, une fondrière, un trou quoi. Un trou que Groma a pas vu résultat il commence à glisser au fond du. Mais comme il a un minimum de conatus bien qu'il ne soit pas spinoziste pour un sou il se raccroche à un buisson.
Et voilà Groma suspendu au-dessus du vide. Le buisson va pas tenir très longtemps. Groma se met donc à appeler, ohé y a-t-y quelqu'un qui m'aime ici ce soir ? Pas de réponse. Une fois, deux fois. Rien.
Enfin au troisième appel (oui c'est comme ça dans ce genre d'histoires on fait les trucs trois fois c'est dans le cahier des charges apparemment) Grosmalin entend une voix.
- Y a-t-y quelqu'un qui m'aime ici ce soir ?
- Oui je suis là.
- Ah ouf. Voyez le buisson ? Je suis au bout.
- Et à bout aussi je suppose ?
- Euh oui mais bon vous pouvez m'aider siouplé ?
- Yes I can.
- M'aider maintenant je veux dire ! Genre en me tendant la main ou un alpenstock ou un bout de corde accroché à un mousqueton. Vous saisissez le concept ?
- Pas besoin de ça avec moi. Vas-y, lâche le buisson, et t'en fais pas « J'ai donné ordre à mes anges qu'ils te portent sur leurs ailes. »
Et là Grosmalin dit « Y a pas quelqu'un d'autre ? »
Quelles réflexions peut susciter en nous cet apologue (en dehors du fait qu'il a été magistralement narré) ?