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  • Occasion

     

    II UN HASARD

    1 Vx Risque, circonstance périlleuse voir danger.

    « Être, mettre au hasard, en hasard » : s'exposer, exposer à un risque, un péril voir hasarder.

    MOD Les hasards de la guerre (oui justement on en parlait la dernière fois).

    (Entre nous du coup je vois pas la différence entre vx et mod).

    2 Cas, événement fortuit, concours de circonstances inattendu et inexplicable.

    « Quel hasard ! » (ça c'est de l'exemple, pas à dire ça ajoute vraiment) voir coïncidence. « C'est un vrai, un pur hasard » rien n'était calculé, prémédité. « Ce n'est pas un hasard si » c'est une chose qui était prévisible.

    (Encore l'opposition calcul/hasard : quand il tient un truc, Robert, il enfonce le clou) (même si c'est discutable) (mais je dis ça je dis rien) (Robert est dico pas traité de philo) (quoique) (bref).

    En fait il est à fond dans les oppositions binaires comme le prouve la suite

    Heureux hasard voir aubaine chance veine occasion, hasard malheureux voir accident déveine malchance. Pas à dire c'est carré, net, en noir et blanc.

    Remarquons cependant que pour occasion ou bien il s'est pas creusé pour chercher un contraire, ou bien il ne la conçoit que bonne (un sacré optimiste, ce Robert) (ou alors il a jamais acheté de bagnole d'occase).

     

    Mais j'arrête de faire du mauvais esprit, car comme souvent, il nous donne le meilleur dans ses Citations d'Auteurs (en l'occurrence Robert Bresson)

    « Merveilleux hasards, ceux qui agissent avec précision ».

    Voilà un paradoxe bienvenu pour racheter les simplifications ci-dessus.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Tournoi amical

    « Longtemps qu'on n'a plus fait de petite visite à ce cher Robert, qu'en dis-tu, Blanche ? » (Blanche Page, une amie). Pas de réponse : qui ne dit mot consent.

    De toutes façons Blanche est de bonne composition, pas du genre à se froisser pour un oui ou un non.

    Robert, c'est tel qu'en lui-même que nous le retrouvons, prêt à nous offrir ses trois-mille pages dûment noircies. Quel mot parmi tous ceux-là ? Tu dis quoi, Blanche ?

    « Hasard » ?

     

    hasart XII°s de l'arabe az-zahr = le dé, par l'espagnol azar.

    Ah l'étymologie, ça en raconte des histoires ...

    Remparts d'une forteresse XII°s, soleil de plomb, des guetteurs tuent (faute de mieux) le temps en jouant aux dés. Sous le même soleil, remparts d'en face, d'autres guetteurs tuent le même temps, par le même jeu.

    Un jour ils décident de se défier en un tournoi amical. Et puis la compétition, le point d'honneur, la fièvre du jeu : on en vient aux mains, on juge indécent de les laisser nues, on les équipe d'épées et cimeterres …

    De la suite de l'histoire nous ne retiendrons que le positif : les langues sont spontanément accueillantes, et pratiquent volontiers le métissage.

     

    I JEU. 1 vx Jeu de dés en usage au Moyen Âge ; coup heureux à ce jeu (le six).

    2 Jeu de hasard, où le calcul et l'habileté n'ont aucune part (dés, roulette, baccara, loterie).

    Aucune part : quoique. Il arrive que le calcul et l'habileté fassent jeu égal avec le hasard, comme dans la séquence fameuse de Rain Man où Dustin Hoffmann « compte les cartes ». Mais bon c'est vrai tout le monde n'a pas de telles compétences.

    Quant à dire que sortir un six est un coup heureux à tous les coups ? Ça dépend du jeu.

    (Exemple dernier tour de Yam il vous manque les un et vous ne sortez que des six) (ça signifie qu'en plus de n'avoir pas de chance vous êtes nul en stratégie, sans aucune capacité d'anticipation).

     

    Au vu de ces définitions il y a fort à parier que Robert n'est pas un pratiquant assidu des jeux de hasard (bien qu'il tente de donner le change). Mais on va pas le lui reprocher, il a d'autres qualités.

    Sans dédaigner les jeux où calcul et habileté ont leur part, il faut reconnaître que jouer avec le hasard c'est un tout autre frisson.

    Car c'est poser au destin la seule question qui vaille : est-ce que tu m'aimes ?

     

  • Psaume 117 Difficile autant que rare

    1 Louez YHWH, toutes les nations, célébrez-le, tous les peuples !

    2 Car son amour l'emporte sur nous, et la vérité de YHWH est éternelle. Louez Yah !

     

    Son amour l'emporte sur nous : curieuse formule, non ?

    Elle me fait penser à la phrase de Spinoza (à la monomanie comme à la monomanie) :

    « Qui s'emploie à triompher de la haine par l'amour combat tout joyeux et sans inquiétude tient tête avec autant de facilité à plusieurs hommes qu'à un seul, et n'a pas le moins du monde besoin du secours de la fortune. Et ceux qu'il vainc perdent joyeux, non pas certes d'avoir perdu leurs forces, mais d'en avoir gagné. »

    (Ethique partie 4 scolie prop 46)

    Sacré bonhomme, hein? Quand on lit Spinoza on ne peut s'empêcher de paraphraser le « mot »* de je retiens jamais qui : l'humanité est une bonne idée qu'on n'a jamais vraiment essayée.

    (*le christianisme est une bonne religion qu'on n'a jamais vraiment essayée).

     

    Bref comment comprendre la formule, sachant en outre que le mot employé (hased), qu'on traduit par amour ou grâce, rend compte de l'inconditionnalité de l'amour. S'il y a un parce que, ce ne peut être que du style parce que c'était lui, parce que c'était moi.

    Lutter par l'amour est briser une frontière, et pas n'importe laquelle.

    C'est briser ce qu'on peut appeler la mère des frontières, celle qui s'établit entre un nous et un eux.

    Et souvent d'autant plus rigide et barbelée que nous et eux sont proches et semblables (narcissisme des petites différences, le plus ravageur, dit Freud).

    La vérité de « YHWH » ? L'universalité. Attention pas celle d'un impérialisme, d'un totalitarisme.

    Toutes les nations, tous les peuples. Ensemble et chacun soi. Une unité qui ne soit pas confusion.

    Ah oui, c'est pas simple et c'est un gros boulot (sur soi et sur les autres). Mais tout ce qui est remarquable est difficile autant que rare (dernière phrase de l'Éthique).

    Hors de ce « nous tous » à préférer au « nous contre eux », pas de louange sincère à un dieu quel qu'il soit (ou ne soit pas), et surtout, plus important, pas d'amour sincère de l'humanité, en soi et dans les autres.

     

    Conclusion tu sais quoi lecteur : c'était une sacrée bonne idée les psaumes courts pour finir (bravo Ariane). Ils nous ont menés droit à l'essentiel, à la substantifique moelle du livre.