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  • Aveux et anathèmes

    est le titre du dernier livre de Cioran (1987).

    Anathèmes c'est juste : dans ce bouquin ils ne manquent pas, bien pesés, méchamment balancés.

    Aveux, ça se discute un peu plus. Ceux qu'on y lit ne procèdent pas d'une sincérité disons naïve. Ils disent parfois autre chose que ce qu'ils croient dire. Mais c'est le lot commun des êtres parlants que nous sommes, surtout quand ils sont clairement névrosés (je pense qu'ici l'oxymore s'impose) (lucidement ou brillamment névrosé serait pas mal non plus).

    J'ai trouvé en ce livre une occasion de persévérer dans mon choix audacieux de la facilité (cf note du 1er mars).

    Dans Aveux et anathèmes « le Fragment est roi » dit son auteur. Le fragment : quoi de mieux pour écrire sans trop se casser une petite note de blog ? Facilité un jour facilité toujours. De plus je n'avais pas lu Cioran encore. Qui dit découverte dit divertissement.

    Le lecteur-trice dira oui mais quand même Cioran c'est pas la folle gaieté, ne nuit-ce pas à récréation & divertissement ?

    Détrompez-vous, voilà un homme qui sait s'amuser d'un rien.

    Paléontologue d'occasion, j'ai passé plusieurs mois à ruminer sur le squelette. Résultat : quelques pages à peine … Le sujet, il est vrai, n'invitait pas à la prolixité.

    Bienvenue chez Cioran.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Quand ça veut pas ...

    Je ne cherche pas je trouve (Picasso).

    J'ai beau chercher je ne trouve rien. Bon alors essayons : Depuis que je me suis fatigué de chercher, j'ai appris à trouver (Nietzsche. Tu avais trouvé, lecteur, je suppose). C'est donc que je ne serais pas encore assez fatiguée ?

    Oui mais alors mon choix de la facilité, j'en fais quoi ?

     

    Il n'y a pas de problèmes pratiques, il n'y a que des solutions esthétiques (Stanislavski).

    Pour qui sèche lamentablement devant le plus simple problème pratique, elle n'est pas triviale, la solution esthétique. Genre le robinet qui fuit : cuvette, entortillage de chiffons ? N'est pas Duchamp qui veut.

     

    On n'entend que les questions auxquelles on est en mesure de trouver une réponse (Nietzsche).

    C'est pas souvent, mais Nietzsche se goure.

    Quoique je sois incapable de trouver une réponse à quoi que ce soit (vraie et concrète je veux dire, bien sûr je sais yakafaukoniser comme tout le monde), j'entends toutes les questions comme si elles m'étaient personnellement adressées, je les prends en plein cœur et en pleine tête.

     

    Là où nous sommes, il n'y a pas de crainte urgente (Char).

    Je vais demander l'asile à l'endroit dont il parle. Parce que là où je suis, je suis empoignée par un sentiment d'urgence devant la première crainte qui se pointe.

     

    Qu'avons-nous en commun avec le bouton de rose qui tremble parce qu'une goutte de rosée lui pèse sur le corps ? (Nietzsche)

    La susceptibilité au froissage ? (froissement?)

     

    Je vous le dis : il faut encore porter du chaos en soi pour pouvoir donner naissance à une étoile qui danse (Nietzsche).

    Côté chaos OK on fait ce qu'on peut. Mais pour les étoiles ? Moins clair.

     

    La philosophie hindoue poursuit la délivrance ; la grecque, à l'exception de Pyrrhon, d'Épicure et de quelques inclassables, est décevante : elle ne cherche que la … vérité (Cioran).

    Ce qui console c'est qu'elle ne l'a pas trouvée. Et, encore plus consolant, Cioran non plus.

     

    L'idéal serait de pouvoir se répéter comme … Bach (Cioran).

    Oui. Mais voilà.

     

  • Paroles vives

    Dans son Encyclopédie capricieuse du tout et du rien (cf Choisir la facilité), Charles Dantzig, s'appuyant dit-il sur la phrase de Patrick Kavanagh « Le moi n'est intéressant que comme illustration », produit son autoportrait à partir de citations. Voilà une satisfaction habile de narcissisme, par le biais d'une feinte distance. Mais je ne vais pas lui jeter la pierre, gare à l'effet boomerang.

    Et après tout, n'excluons pas que cela puisse procéder d'un mouvement d'humilité, préférer donner à lire des mots de génie plutôt qu'étaler son insignifiance personnelle (c'est pour moi que je parle Charles) (pour l'humilité ou pour l'insignifiance tu dis ?)

    (Eh oui l'ambiguïté du langage, hein ...)

    Bref, voici "mes" phrases. En guise de petit jeu (facile) (ça reposera du bouchon), je donne séparément la liste des phrases et celle des auteurs (mais juste les prénoms) (j'ai dit facile pas enfantin). Au lecteur de rendre à chaque César ce qui lui appartient.

     

    Que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, comme de mon jardin imparfait.

    Sans plus choisir entre oublier et bien apprendre.

    Dans ce tiroir traînent de vieux papiers, que j'aurais jetés depuis longtemps si j'avais une corbeille à papiers.

    Je te porte dans moi comme un oiseau blessé et ceux-là sans savoir nous regardent passer.

    Ce n'est pas ta destinée d'être un chasse-mouches.

    Depuis que je me suis fatigué de chercher j'ai appris à trouver.

    Par réalité et par perfection j'entends la même chose.

    Je me suis gardé léger pour que la barque enfonce moins.

    J'ai embrassé l'aube d'été.

     

    A attribuer à : Louis Michel Franz René Baruch Philippe Friedrich Arthur

    (ça manque scandaleusement de femmes, non?)