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  • Poser un lapin

    Me rappelle les moments hilarants du spectacle Tsoin tsoin de Muriel Robin, où, au meilleur de son sens de l'absurde et de sa maîtrise du genre clownesque, elle illustre cette expression, ainsi que d'autres tout aussi croquignolesques.

    J'en propose pour ma part quelques autres encore.

     

    Avoir une araignée au plafond.

    Si en plus on a le vertige, surtout ne pas chercher à l'atteindre, sous peine de se retrouver coincé sur l'échelle. Et avec un poil dans la main si l'araignée est du genre velu.

     

    Ménager la chèvre et le chou ? Prendre le taureau par les cornes ?

    Une alternative devant laquelle plus d'un aura donné sa langue au chat.

     

    Planquer la merde au chat.

    Mais à considérer l'état des trottoirs, faut croire que la merde au chien, elle, est faite pour être complaisamment étalée.

     

    Faire un travail de fourmi.

    Le travail de fourmi s'oppose au travail de Titan. Plus que force (ni que rage) il nécessite endurance et patience, acceptation de la répétition, courage du recommencement.

    Bref, Sisyphe aurait fait une bonne fourmi.

     

    Écrire en pattes de mouche.

    Fréquent dans les marges d'un formulaire en cas de doute sur la case à cocher.

     

    Payer en monnaie de singe.

    Monnaie universelle, la plus cotée dans le monde mondialisé régi par la loi de la jungle.

     

    Sauter du coq à l'âne.

    Un des grands plaisirs de la conversation.

    Un moyen sûr au service d'une véritable pensée. On évitera ainsi de s'arc-bouter sur son opinion en montant sur ses ergots ou ses grands chevaux.

    Et puis, juché sur l'âne, on suivra son petit bonhomme de chemin.

    En laissant dire sans s'émouvoir ceux qui crient haro sur le baudet.

     

     

     

     

     

  • "Le Réel c'est l'impossible"

    Sans me vanter nous vivons un temps anxiogène.

    J'ai donc décidé, pour éviter à mes concitoyens un complexe de Damoclès généralisé (et la faillite consécutive de la sécu pour cause de prescriptions exponentielles d'anxiolytiques et antidépresseurs), de dresser la liste des choses qui pour être effrayantes n'en sont pas moins impossibles.

    Celles dont on peut dire l'esprit serein : ça ? risque pas d'arriver, faut pas être parano, on peut dormir sur nos deux oreilles.

     

    La fin du système solaire.

    Oui enfin bon elle arrivera, mais dans suffisamment de temps pour qu'on n'ait pas à s'en soucier. D'ailleurs entre nous si on s'en souciait, qu'est-ce qu'on pourrait bien faire ?

     

    Un accident nucléaire dans l'une de nos centrales fleurons de notre savoir-faire scientifique (quand je dis nos et notre, c'est une façon de parler on l'aura compris) (perso j'ai pas d'actions chez Areva) (quoique aussi bien ma banque participe à son renflouement périodique).

    Et puis si jamais ça arrivait on mangerait des huîtres pour l'iode.

     

    Une pollution généralisée des mers, rendant impropre à la consommation tout ce qui y vit. (Mais alors du coup pour les huîtres ?)

     

    Une cyber-attaque désorganisant en deux clics trois bugs le fonctionnement de tout un pays. Totalement inenvisageable on est d'accord, compte-tenu de la rigoureuse éthique régnant

    1) dans la communauté internationale dont les membres ne sauraient user les uns envers les autres de tels procédés (je propose un RIC pour la rebaptiser discordance internationale, au moins on saurait de quoi on parle)

    2) dans l'ensemble des groupes d'intérêts et autres mafias pour qui sens des affaires rime avec sens de l'honneur

    3) dans le monde enchanté du cyberespace, dont n'est plus à démontrer l'attachement indéfectible à la valeur de responsabilité.

     

    La multiplication de pouvoirs dictatoriaux et situations chaotiques, la guerre commerciale, le commerce de guerre.

    Sans oublier les conflits dits de faible intensité.

     

    Il y aurait donc une mort de faible intensité. Enfin une bonne nouvelle.

    Dès que se pointeront les prochaines catastrophes climatiques, les pandémies qui nous pendent au nez y aura qu'à dire : « OK allez-y, mais pas de blague, hein, vous nous le faites en option faible intensité. »

     

    Si les dinosaures avaient su ...

     

     

  • Paroles d'emballages

    « Tue 99,9% des bactéries ».

    La question est pourquoi épargner les 0,1% restants ?

    Souci écologique de biodiversité j'imagine, genre y a pas que les abeilles dans la vie. On préserve bien piranhas et requins (j'en sais rien mais j'en mettrais ma main à couper). Actuellement on extermine les moustiques tigres, mais on parie que bientôt se créera une ligue pour leur préservation ?

    Juste : les rats et les cafards, pas la peine de se faire du souci pour eux. Je sais pas à quel pourcentage de bactéries ils survivront, mais à l'espèce humaine c'est sûr.

     

    « Le fondant d'une tablette de chocolat associé au croustillant d'un biscuit au goût céréalier ».

    Fondant associé au croustillant, comment ne pas craquer ? Mais la cerise sur le gâteau c'est quand même goût céréalier, non ?

    Que de questions implicites : outre le goût céréalier y a-t-il un goût fruitier, légumier, légumineux ? Comment définir la nuance entre goût de céréales (ne dit-on pas plutôt goût céréales en publilangue ?) et goût céréalier ? Etc.

     

    « Étirable et résistant ».

    De même que fondantetcroustillant, cette association décline le paradigme-roi de la publicité : le beurre et l'argent du beurre. (Publicité qui surfe sur une aspiration logique au demeurant dans une société radicalement marchande).

    Ce qui amène à voir « étirable et résistant » comme une déclinaison du paradigme bien marchand lui aussi de « taillable et corvéable à merci ».

     

    « La marque du consommateur. Bon et responsable ».

    Qui est bon et responsable ?

    Le produit, le consommateur ? Produit bon et consommateur responsable ? L'inverse ?

    Oui mais en société marchande, le meilleur consommateur n'est-il pas le plus irresponsable ? Selon les cas gaspilleur ou lésineur, mais toujours indifférent aux implications écologiques ou sociales de son comportement.

     

    « Contribue à protéger les cellules contre le stress oxydatif ».

    Le stress sans me vanter j'en ai quelque expertise. Mais j'avoue n'avoir jamais songé à l'oxydatif. À mon grand dam.

    Encore une déclinaison, les latinistes l'auront noté : stress oxydatif, stress oxygénitif, oxyaccusatif, oxyablatif.

     

    « Ne contient que les sucres naturels des fruits comme tous les jus de fruits ».

    Oui mais alors pourquoi acheter celui-ci précisément ? Voilà une marque peu avisée qui a payé un publicitaire pour se faire tirer une balle dans le pied.

     

    « À consommer de préférence avant voir sur le côté ».

    Qu'y a-t-il donc de si effroyable, de si peu ragoûtant sur le côté, qui risque de nous couper l'appétit ?