« Au mistral (chanson à danser)
Vent mistral, chasseur de nuages,
Tueur de chagrin, nettoyeur du ciel,
Mugissant, que je t'aime !
Ne sommes-nous pas tous deux d'un unique sein
Les prémices, à un unique sort
Prédestinés éternellement ?
(…) Danse à présent sur mille dos,
Dos des vagues, ruse des vagues –
Salut, qui crée de nouvelles danses !
Dansons donc de mille manières,
Libre – soit appelé notre art,
Gai – notre savoir !
(…) Et pour qu'éternelle soit la mémoire
D'un bonheur tel, recueille son legs,
Emporte la couronne dans les hauteurs !
Lance-la plus haut, plus loin, plus loin encore,
Vole jusqu'en haut de l'échelle des cieux,
Accroche-la – aux étoiles ! »
(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir. Appendice : chansons du prince Vogelfrei)
Cette fin littéralement en apothéose peut évoquer beaucoup de choses, d'images (surtout pour la Provençale familière du mistral que je suis). Je laisse le lecteur, la lectrice, à leurs évocations personnelles.
Je pose simplement en contrepoint les mots d'un autre poète
« J'ai tendu des cordes de clocher à clocher
des guirlandes de fenêtre à fenêtre
des chaînes d'or d'étoile à étoile
et je danse »
(Arthur Rimbaud. Phrases)